Lali

22 octobre 2010

Au pays des poètes russes 12

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Dès qu’elle a lu les mots d’Igor Sévérianine, la lectrice peinte par Renoir a abandonné l’Anthologie de la poésie russe. Ce serait ce poème et aucun autre qu’elle retiendrait.

Celle qu’on appelle Tristesse…

Comme une femme ayant beaucoup vécu,
Dans sa langueur et sa tendresse,
Offre sa couche à notre cœur vaincu,
Celle qu’on appelle Tristesse…

Elle s’étend, capricieuse, illusoire,
À la fois fatale et frivole;
Mon âme a soif, autant que de la gloire,
De la courbe de son épaule.

Avec les arts, pensifs baissant la tête,
Au gai printemps, à ses couleurs,
Nous préférons l’automne insatisfaite
Dont la tristesse a pris nos cœurs.

sur le sable de la mémoire

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vagues ourlées de désir
marée montante
océan de sentiments
traces de nos pas
sur le sable de la mémoire

(octobre 2010)

*toile d’Isaac Israëls

Marthe Cohn, de Metz aux lignes ennemies

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:04

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C’est une vie hors de l’ordinaire que raconte Marthe Cohn dans son autobiographie Derrière les lignes ennemies (qu’elle a écrite en collaboration avec Wendy Holden). En effet, quel parcours que celui de cette jeune fille juive qui, après avoir tenté de sauver les siens et aidé nombre de gens à fuir, se retrouve en Allemagne en tant qu’espionne pour faire quelque chose, ne serait-ce que pour honorer la mémoire de son fiancé, un résistant qu’on a fusillé.

C’est là un récit bien mené, clair, d’une héroïne qui ne se voit pas comme en étant une, et qui n’a fait que ce qu’elle devait faire au nom de la liberté. Un récit de plus sur le sujet, penseront certains. Mais ce serait là faire fi de tout un pan d’une époque qui a marqué tous ceux qui l’ont vécue, qu’ils aient été contraints de porter l’étoile jaune, forcés de fuir, résistants à divers titres ou qu’ils aient combattu en silence à la mesure de leurs moyens.

Il n’y a pas de petit ni de grand héros. Tel est le message de Marthe Cohn dont on a célébré le courage en lui remettant notamment la Croix de Guerre. Tel est le message de celle qui, à 90 ans, continue de diffuser partout où elle va son histoire pour que personne n’oublie. Une histoire dont les siens ne connaissaient que des bribes et à qui elle est dédiée.

Un film à voir, absolument

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 15:32

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Émouvant, poignant, déchirant, les adjectifs sont nombreux pour décrire le plus récent film de Denis Villeneuve, Incendies. Et comment pourrait-il en être autrement quand il s’agit de retrouver le passé d’une mère récemment disparue dont les deux enfants, Simon et Jeanne, des jumeaux, n’ont jamais su ce qu’elle avait vécu avant de s’installer au Canada?

C’est donc cette quête, inspirée par la pièce Littoral du dramaturge Wouajdi Mouawad, que propose le réalisateur, une quête qui va les mener au Moyen-Orient avec peu de pistes en main, sinon un vieux passeport et une photo de jeunesse de leur mère. Les découvertes que Jeanne fera, seule, parce que Simon ne viendra la rejoindre que plus tard, accompagné du notaire et patron de leur mère, la laisseront effondrée. On ne remonte pas facilement le cours du temps dans un pays qui a vécu la guerre. On ne transgresse pas aisément le silence de ceux qui veulent se taire.

Pas à pas, égrenant un passé lointain où s’entremêlent le présent et un passé encore récent, les jumeaux vont, en plus d’apprendre qui a été leur mère, quelles ont été ses souffrances, ses guerres, sa propre quête, en apprendre eux aussi sur eux-mêmes.

Ils ne seront plus jamais les mêmes. Leur mère, en mourant, et en leur demandant de marcher sur ses pas au pays de ses racines, leur a aussi donné un père et un frère dont ils ne savaient rien.

Émouvant, poignant, déchirant, ce ne sont là que quelques qualificatifs peut-être tièdes devant lesquels on devrait ajouter un « très » pour rendre justice à ce travail remarquable qu’est le film Incendies. Récipiendaire du Prix du meilleur film au prestigieux Festival des films de Toronto, le film a aussi reçu le Prix du meilleur film canadien du 30e Festival de Halifax ainsi que le Prix du public de la ville de Namur décerné lors du 25e Festival international du film francophone, et représentera le Canada lors de la prochaine course aux Oscars. Ce n’est là que le début d’une longue histoire pour ce film qui devrait être traduit dans plusieurs langues. À voir. Absolument.

La suggestion du 22 octobre 2010

Filed under: Couleurs et textures,La suggestion du jour — Lali @ 12:00

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Et si avant de se mettre à écrire, le personnage peint par Cornelis de Man allait lire quelques lignes d’une lettre écrite par Virginia Woolf?

Roses d’automne

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 10:18

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Heureuses et épanouies, et faisant fi des feuilles qui tombent!

Sortez votre plume!

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:00

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Comme je vous ai à nouveau préparé deux jours de toiles et de citations, si vous suiviez l’exemple que vous donne le personnage peint par Alexandre Roslin? Allez, sortez aussi votre plume, la toile de dimanche dernier n’attend que vos mots pour vivre!

Ce que mots vous inspirent 259

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

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Ne perdons rien du passé. Ce n’est qu’avec le passé qu’on fait l’avenir. (Anatole France)

*toile de Maxim Kantor

Couleurs d’automne 4

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 6:12

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Des couleurs qui dansent dans le ciel…