Lali

4 janvier 2008

besoin vital

melo 1

besoin vital
que les mots qui se cherchent
et se déchirent
passion douloureuse
enfantement précaire
puis puis puis
jouissance des mots
de l’alignement sans faille
qu’écrire
désir intemporel
suscite crée
enfin

(mars 1982)

*toile de Marcio Melo

Les mots empruntés

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:31

otis 1

« Je ne serai jamais un poète, a-t-il écrit à la lectrice de Michaelin Otis. J’utiliserai donc les mots de Michel Jonasz qu’a chantés Françoise Hardy, si tu le veux bien. Je crois que cette chanson est pour nous. »

la neige peut pas tout couvrir
la pluie tout noyer
restera toujours dans les airs
des mot échangés
des rires à dérider les mers
le fond des mers peut s’ouvrir
le vent tournoyer
resteront toujours dans les airs
nos parfums mêlés
aux parfums des feuilles de fougères
de l’un du bout du monde à l’autre
nous deux nous deux et rien d’autre
nos cœurs battant vice-versa
pour toi le mien le tien pour moi
nous deux nous deux et rien d’autre
nous deux nous deux et rien d’autre
et cet amour comme il dure
une éternité
si un jour plus personne sur terre
plus rien d’échangé
restera toujours dans les airs
de l’un du bout du monde à l’autre
nous deux nous deux et rien d’autre
nos cœurs battant vice-versa
pour toi le mien le tien pour moi
nous deux nous deux et rien d’autre
nous deux nous deux et rien d’autre
nous deux nous deux et rien d’autre

Givre sur Genève

Filed under: Vos traces — Lali @ 21:01

givre 2

Alors que nous sommes ensevelis sous la neige, celle-ci se fait encore attendre à Genève. Mais le givre a eu son heure de gloire. Une heure de temps, le matin du jour de l’An. Je crois bien que Denise le surveillait pour avoir si bien retenu ces images.

Branches banales

Filed under: États d'âme,Signé Lali — Lali @ 20:42

309

J’ai croisé quelques branches dans la neige. Et j’ai pensé au bois mort, aux sentiments morts. À ceux qui font qu’il en est ainsi et qui viennent parfois ici et là tasser les branches.

Peut-être sont-ils déçus. Car elles sont toujours là, les branches. Même dans la neige. Impossibles à ensevelir. Plus fortes qu’ils ne le pensaient. Plus solides. Pas du tout mortes. Elles ont même de nouvelles racines depuis novembre.

D’autres que ceux qui les ont trouvées bonnes à jeter les regardent d’un autre œil. S’y intéressent. S’en occupent. Et ça doit sûrement déranger les fouilleurs de détritus. Un peu. Peut-être plus que ça, même.

Pourtant, elles sont banales, vraiment banales. Et elles ne cadraient pas du tout avec le décor. Alors, quel est donc l’intérêt pour ceux qui les ont jetées de vérifier si elles sont toujours vivantes?

Au fait, pour qui comprendra quelque chose à ma « parabole », je ne fais pas le tour des poubelles, moi!!

Et parfois, cette impression…

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 19:18

rohe

Et parfois, cette impression que le livre est le nôtre, qu’il raconte notre histoire, tant et si bien qu’on arrive à se fondre en lui, à ce qu’il devienne part de soi, indissociable et indissoluble, comme c’est le cas de certains amoureux dont la main est le prolongement de celle de l’autre et qui deviendra inutile si un jour l’autre n’était plus.

Et peut-être que quand le livre est tellement imbibé, imprégné de soi, on ressemble à la lectrice de Klaus Rohe.

Inspirée

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 19:04

yahnin

Tant de toiles où ils lisent, tant de toiles où elles écrivent. Tellement de tableaux où elles tournent les pages d’un livre, tellement de tableaux où ils posent des mots sur du papier. Et je reste souvent prostée, la plume entre les lèvres, avec un début d’histoire qui se trame mais qui me semble avoir été racontée cent fois déjà. Et je me dis que peut-être pas comme ça, à ma manière, avec mon regard, avec mes phrases. Et j’écris, sans savoir où va me mener mon personnage. Et j’écris, inspirée comme l’est peut-être l’écrivaine de Marat Yahnin.

Elle n’a rien dit non plus

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 11:54

roybet

Il s’était levé avec cette idée. Il allait arrêter d’écrire, voilà, c’était décidé. Il avait autre chose à faire que de se battre avec les mots et les idées.

Elle l’a regardé et ce coup-ci, elle n’a rien dit. Sauf peut-être Ah! bon, mais il n’a peut-être pas entendu. Elle n’a rien dit de plus. Ce n’était pas la première fois qu’il se levait ainsi luné. Et sûrement pas la dernière. Pas de Quelle idée saugrenue! Pas de Tu es sûr? Rien. Elle s’est tue.

Puis, elle l’a vu tourner en rond une partie de la journée. Elle n’a rien dit non plus.

Curieusement, le lendemain, le personnage de Ferdinand Roybet avait retrouvé sa plume, sa verve, ses mots. Je crois qu’encore une fois elle est restée muette.

Quelque chose de douillet

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 11:27

moran

C’est en regardant la toile de Carolyne Moran que je réalise à quel point je suis heureuse de retrouver mon horaire de quatre jours semaine plutôt que cinq, comme ça a été le cas ces derniers mois.

Il y a en effet dans ce tableau quelque chose de douillet semblable à mon bonheur de retrouver mes vendredis à moi entre lecture, écriture, musique et rêverie. J’en profiterai le temps qu’ils dureront. Et je me promènerai entre le bureau, la chambre et le salon en jetant un regard par la fenêtre ou en me posant un peu au pays de Lali. Peut-être même beaucoup.

Le dernier vendredi

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 11:17

ifc

Le décompte est commencé. Les petits lecteurs d’Iwan Fomitsch Chruki ont réalisé ce matin que c’est aujourd’hui le dernier vendredi des vacances. Qu’il n’y aura plus tous ces jours à plonger dans les livres d’images, à lire des aventures toutes plus épiques les unes que les autres. J’ai eu l’impression qu’ils ont souri. Car ils sont très forts en maths, les filous. Dans huit semaines, il y a une nouvelle semaine de vacances.

Un héros

Filed under: Un peu d'histoire — Lali @ 10:33

varian

J’ai revu mardi le film Varian’s War (mettant en vedette William Hurt) et je reste toujours aussi perplexe quant au traitement fait à l’Histoire. Il y avait là, pourtant, un magnifique sujet, un personnage quasi méconnu, mort dans l’oubli, celui d’un journaliste américain ayant permis à des intellectuels juifs, bolchéviques, trotskystes ou autres, pourchassés par les nazis, de quitter la France pour l’Amérique en passant par le Portugal, alors neutre.

Ils ont été nombreux entre 1940 et 1941 à bénéficier des services du Centre de secours américain dont Varian Fry a été le principal héros. Marc Chagall. Hannah Arendt. Max Ernst. Marcel Duchamp. André Breton. Max Ophüls. Le sculpteur Jacques Lipchitz à qui on doit cette lectrice.

liptchitz

Et tellement d’autres. Plus de 2200 artistes et intellectuels.

Mais Varian’s War, malgré l’intention de dresser un portrait d’une époque, d’un héros, de la participation de celui-ci à l’Histoire, reste un gentil film qui laisse sur sa faim. Tant d’éléments manquent pour le rendre cohérent, si bien qu’il devient anecdotique plutôt que solidement documenté. Hélas.

Si bien que j’ai ressorti un livre acheté il y a quelque temps et que je n’ai pas encore lu qui s’intitule Marseille années 40. Un livre qui raconte cette époque et écrit par Mary Jayne Gold, une des collaboratrices importantes de Varian Fry dans sa croisade. Je crois bien que je vous en reparlerai…

marseille-Gold

Tout ça pour dire que j’ai été une seconde fois un peu désappointée lorsque j’ai revu ce film qui laisse avec tellement de points d’interrogation qu’il faut de nombreuses recherches pour éclaircir les zones d’ombre. Mais comme j’aime chercher, je ne peux être tout à fait déçue.

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