
Ils voulaient savoir, apprendre, posséder une sorte de vérité non pas immuable mais ouverte, et pour cela, se réunissaient un jour ou deux par semaine. Le sujet de la rencontre était décidé longtemps d’avance afin que chacun puisse faire des recherches préalables. Le but était de partager des connaissances.
Une camaderie bon enfant les unissait. Pas de compétition sur qui arriverait avec le plus de renseignements sur le sujet donné. Pas de gagnant, non plus.
On les appelait « les savants » à la taverne du coin où inévitablement la soirée se terminait. Il y avait dans ce surnom autant d’admiration que d’ironie. Tout était en lien avec qui disait « les savants sont là » et sur quel ton. Ils s’asseyaient. Certains se joignaient à eux. Et je ne serais pas surprise d’apprendre que le débat continuait autour d’une chope jusqu’aux petites heures du matin.
Bien sûr que mes « savants » peints par Pierre-Antoine Labouchère sont pure invention. Bien sûr. Bien sûr?