
Si c’est une maladie – ce que je ne crois pas, considérant la chose bien davantahe une habitude – que celle de mener de front la lecture de plusieurs livres, je crains que dans mon cas elle ne soit totalement et absolument incurable. Comment, en effet, changer après autant d’années à aller d’un livre à l’autre, d’un roman à un recueil de poèmes à un essai? Comment? J’ai tellement pris l’habitude de glaner que je me sentirais probablement perdue s’il me fallait faire autrement.
Curieusement, l’idée de m’asseoir sur le plancher au milieu de livres commencées, comme le fait la lectrice de Jérôme, a un petit quelque chose qui me plaît bien. À un point tel que je me demande si quand j’aurai fini de vendre et de donner le « en trop » dans une pièce qui servait de chambre d’amis, je ne ferai pas là une salle de lecture. D’un côté un sofa, de l’autre un coussin au sol et les livres en cours de bouquinage. Mais je perdrais ainsi un plaisir qui est mien : celui de dormir avec mes livres…