Lali

27 janvier 2008

La lectrice et son optométriste

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:56

alois_k

Elle s’installera autant pour la lecture que pour le sommeil. Bien sûr, elle aura une pensée pour son optométriste qui lui dit qu’elle abîme sa vue à lire ainsi, avec trop peu d’éclairage. Bien sûr. Mais la lectrice d’Alois Kolb sait très bien que si elle allume le plafonnier plutôt que la petite lampe, elle devra se lever pour éteindre, et ça, pas question. On ne s’installe pas pour lire et dormir pour se relever. Non, mais. Et ce n’est sûrement pas lui qui va venir éteindre la lumière. Et de quoi se plaint-il, au fond? Il va de nouveau lui vendre de nouvelles lunettes lors de son examen annuel…

Une phrase, une seule

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:46

markovsky

Elle a parfois si peur de l’amour qui s’en va sans qu’on sache pourquoi. Si peur qu’elle imagine le pire. Qu’il ne sera pas là à son réveil ou autre malheur.

Et quand la lectrice d’Igor Markovsky lui raconte tous les drames qu’elle a pu imaginer, il n’a qu’une phrase à dire pour que ses peurs disparaissent d’un coup. Une phrase. Une seule. « Tu en as d’autres, des bêtises comme ça? »

Je vous aime du bout du cœur

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:42

chiasson 6

Elle a passé des heures à chercher LA phrase, à tenter de l’écrire elle-même, sans trouver les mots justes. Elle a passé des heures à écouter des chansons, à noter des bouts de phrases. Toujours insatisfaite. Presque ce qu’elle voulait dire, mais jamais tout à fait ça. Jusqu’à ce que la lectrice de Denis Chiasson écoute Barbara. Et elle a su. Tout était là :

Je vous dirai du bout des lèvres :
« Je vous aime du bout du cœur. »

Comment pourrait-il en être autrement?

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 19:44

meredith_r

Elle a pris quelques livres avec elle. De quoi meubler la soirée et peut-être une partie de la nuit, si une fois de plus le sommeil la fuyait. Comme c’est si souvent le cas. Comme c’est de plus en plus souvent le cas. Comment pourrait-il en être autrement alors qu’enfant elle dormait déjà peu, que ses grands-mères étaient levées avant le jour et que sa mère n’a jamais beaucoup dormi? Ça ne peut qu’être inscrit dans ses gènes. La lectrice de Meredith Ramsbotham ne voit aucune autre raison à son besoin limité de sommeil.

Entre le livre et la tasse de thé

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 19:05

mw4

Est-ce le thé ou ce qu’elle vient de lire qui rend la lectrice de Morgan Weistling aussi songeuse? Ou le mélange des deux à la tombée de la nuit? Aurait-elle lu un de ces passages qui troublent au point qu’elle se soit identifiée à l’héroïne? Ou alors était-elle avant dans cet état?

On sait – on sent? – seulement qu’elle semble avoir oublié le livre et le thé. On sait seulement que son regard s’est fixé sur un objet qui évoque un souvenir ou sur un souvenir venu se poser là entre les nuages.

Dans le creux de sa main

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 18:45

rmk

Elle a posé la tête dans le creux de sa main. À défaut de. Parce que c’est sur l’épaule de son aimé qu’elle est le mieux, là qu’elle se sent apaisée. Nulle part ailleurs. Et jamais contre le corps de quiconque avant lui.

Il fallait pour ce geste d’abandon, pour ce geste de confiance, et elle le lui a dit maintes fois, qu’elle soit aimée, vraiment. Il fallait que ce soit lui.

La lectrice de Rose-Marie Klintman a posé la tête dans le creux de sa main. Mais la paix ni le calme ne sont là.

Ces livres qu’on lit à quatre mains

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 18:26

bookatz

Il lui parlait de ces livres qu’ils liraient côte à côte, serrés l’un contre l’autre. De recueils de poèmes d’écrivains des quatre coins de la planète. De textes qu’elle allait aimer.

Et elle se mettait à rêver à ces jours heureux. À frissonner en y pensant. Mais aussi avec cette peur au ventre qu’ils ne viennent jamais, qu’ils restent des rêves auxquels on n’accède pas. Même si l’image était claire dans sa tête. L’image de leurs épaules fondues l’une dans l’autre. Comme dans la toile de Sam Bookatz. Dans laquelle peut-être ils n’entreront pas, pace qu’il préférera ne pas lire à quatre mains.

Elle, déjà si seule

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 18:07

oconor-roderic-4.jpg

Elle, déjà si seule, sait que plus le temps passera, plus elle le sera. Que même ceux qui comptent finiront par se lasser. Que le vide se fera sans qu’elle n’ose un geste pour empêcher la chose. On ne retient pas les êtres. Même si on sait que leur absence sera intolérable à supporter.

La lectrice de Roderic O’Conor, déjà si seule, sait qu’un jour plus personne ne cognera à sa porte, que plus personne ne téléphonera, que plus personne n’écrira. Que le processus est déjà enclenché. Mais on ne retient pas les êtres contre leur gré. Surtout quand on a conscience du peu qu’on est, du peu qu’on sait donner, du peu qu’on apporte, et du fait que n’importe qui d’autre peut le faire beaucoup mieux que soi.

Elle, déjà si seule, ne répond plus à mes appels.

En vos mots 42

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

whistler 2

« Ce que le tableau représente ? Cela dépend de celui qui le regarde » a écrit le peintre James Abbott McNeill Whistler, dont une des lectrices est à l’honneur pour ce nouvel En vos mots.

Comme toujours, la toile est là pour une semaine. Vous pouvez donc l’examiner à loisir, la laisser se raconter à vous ou en profiter pour vous y glisser sans préambule. Elle est là pour votre imagination. Pour vos mots. Comme l’était celle du peintre Alexander Kosnishev dimanche dernier, dont je viens de valider les commentaires.

Puisse celle de Whistler vous inspirer elle aussi.

Bon dimanche et bonne semaine à tous!