Lali

25 novembre 2011

Les vers de Marceline 6

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Hiver

Non, ce n’est pas l’été, dans le jardin qui brille,
Où tu t’aimes de vivre, où tu ris, cœur d’enfant!
Où tu vas demander à quelque jeune fille,
Son bouquet frais comme elle et que rien ne défend.

Ce n’est pas aux feux blancs de l’aube qui t’éveille,
Qui rouvre à ta pensée un lumineux chemin,
Quand tu crois, aux parfums retrouvés de la veille,
Saisir déjà l’objet qui t’a dit : « À demain! »

Non! ce n’est pas le jour, sous le soleil d’où tombent
Les roses, les senteurs, les splendides clartés,
Les terrestres amours qui naissent et succombent,
Que tu dois me rêver pleurante à tes côtés :

C’est l’hiver, c’est le soir, près d’un feu dont la flamme
Éclaire le passé dans le fond de ton âme.
Au milieu du sommeil qui plane autour de toi,
Une forme s’élève; elle est pâle; c’est moi;

C’est moi qui viens poser mon nom sur ta pensée,
Sur ton cœur étonné de me revoir encor;
Triste, comme on est triste, a-t-on dit, dans la mort,
À se voir poursuivi par quelque âme blessée,

Vous chuchotant tout bas ce qu’elle a dû souffrir,
Qui passe et dit : « C’est vous qui m’avez fait mourir! »

Marceline Desbordes-Valmore, Poésies

*choix de la lectrice de Fabio Dudas

Une mouffette au parfum

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:15

Quel humour dans cet album destiné aux premiers lecteurs! Un album qu’ils ne seront peut-être pas à même d’apprécier, mais qui fera sourire bien des parents, des grands-parents, des bibliothécaires et des enseignants qui le liront à voix haute. En effet, il n’est pas certain qu’à cinq ans on se mette à sourire en constatant que la mouffette de l’histoire s’appelle Chanel. À mon âge, oui. Surtout quand on connaît l’odeur du parfum qu’une mouffette dépose sur qui s’approche un peu trop d’elle.

Chanel, quant à elle, arrose ses amis de la forêt pour s’amuser. Et en plus, régulièrement. Tant et si bien qu’un jour ils se fâchent et l’arrosent à leur tour de parfum, ce qui lui fait pousser des cris d’horreur. Surtout qu’il n’y a pas moyen de faire partir ce parfum : le vétérinaire a tout essayé.

L’issue est amusante et je ne vous la raconterai pas. Je vous dirai simplement que l’album d’Alain M. Bergeron, illustré par Isabelle Langevin, est une bien belle façon de montrer aux petits ce que signifie le respect et jusqu’à quel point un tour est drôle une fois ou deux mais beaucoup moins quand il est répété à outrance.

C’est la Sainte-Catherine!

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 14:04

Quand j’avais l’âge de la demoiselle de la toile, ma sœur et moi attendions avec impatience la fin novembre. Pas parce que cette date indiquait que les vacances de Noël approchaient. Pas parce que nous aimions la neige, les bonhommes de neige, les tunnels sous la neige et le chocolat chaud après une heure ou deux passées dehors. Mais pour bien autre chose.

En effet, fin novembre, ça voulait dire pour nous, c’est-à-dire ma grand-mère maternelle, ma mère, ma sœur et moi, l’occasion de cuisiner toutes les quatre et de nous amuser. Il me suffit d’ailleurs de fermer les yeux pour revoir la cuisine, la farine sur le plancher et le tablier de ma grand-mère. Il me suffit de fermer les yeux pour nous voir, Monique et moi, étirer la tire de bord en bord de la cuisine en riant. Pour voir ma mère sortir ses ciseaux et ma grand-mère le papier ciré.

C’était l’heure de la tire Sainte-Catherine, une recette de chez nous transmise depuis plus de 300 ans de génération en génération. En voici la recette, tirée de La cuisine raisonnée :

Ingrédients :
1 tasse de mélasse
1 1/4 tasse d’eau bouillante
3 c. à soupe de vinaigre
3 tasses de sucre blanc granulé
1/2 tasse de beurre fondu
1/2 c. à table de crème de tartre
1/2 c. à table de vanille
1/2 c. à thé de bicarbonate de soude (soda)

Préparation :
1. Placer la mélasse, le sucre, l’eau et le vinaigre dans une casserole.
2. Quand le mélange bout, ajouter la crème de tartre.
3. À la fin de la cuisson, incorporer le soda passé au tamis et le beurre fondu.
4. Quand le sirop est cassant dans l’eau froide, le verser dans un plat beurré.
5. Étirer, couper et envelopper dans du papier ciré ou du papier parchemin.

Maintenant, il ne me reste plus qu’à convaincre Monique et maman de faire de la tire l’an prochain…

*dessin de Tani Kristine C. Bocaya

Court-circuit

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 10:59

Serait-ce ce qui s’est produit au moment du lettrage de la camionnette pour qu’un S parte en courant?

Ce que mots vous inspirent 544

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Quelle que soit l’étendue de notre raison, au-delà se trouve encore davantage pour nous surprendre. [Théodore Roszak]

*toile de Maarten de Vos