Je suis une fan de l’auteur de Benito et du créateur de personnage de Klonk. Je l’avoue. Comme j’avoue avoir lu presque tous les livres qu’il a écrits tant pour les adultes que pour les jeunes de tout âge. Sachant cela, vous ne serez donc pas étonnés si je vous dis que j’attendais impatiemment son nouveau roman. Encore plus si je vous annonce que François Gravel, pour l’occasion, a choisi de se frotter au roman policier pour la première fois de sa vie, non?
Tout ça pour vous dire que je me suis plongée dans À deux pas de chez elle avec ce bonheur qu’on a toujours à lire les auteurs qu’on aime, surtout quand ils savent créer des personnages si « vrais » qu’on a la nette impression de les avoir croisés au moins une fois, et parfois même de les connaître depuis toujours. Tout de suite, j’ai aimé Chloé Perreault, la jeune enquêtrice de la Sûreté du Québec, à qui on confie en juillet 2009 une enquête qui avait été abandonnée depuis des années, faute de nouveaux indices ou de preuves qu’il ne sert à rien de la poursuivre, les disparus ayant refait surface ou ayant démontré hors de tout doute possible qu’ils ne reviendront jamais.
C’est le cas de Marie-Thérèse Laganière, disparue en juin 1976, à l’âge de 21 ans, dont on vient de découvrir le corps, ou plutôt le squelette, à deux pas de chez elle, alors que sa voiture avait été retrouvée à des centaines de kilomètres de là, tout comme tous ses effets personnels. Il ne s’agit donc plus d’une disparition, mais d’un décès et qui plus est, d’un meurtre, puisque les corps de celle-ci et d’un homme qui a été identifié comme l’amoureux de ses 15 ans ont été enterrés près d’un lac il y a plus de 30 ans.
Du coup, Chloé doit lire chacun des comptes rendus effectués par les enquêteurs à l’époque et rencontrer chacun des protagonistes encore vivants afin de comprendre comment le corps de Marie-Thérèse a pu se retrouver si loin de l’endroit où on l’a cherchée pendant des années. Cela donne lieu à un assez bon roman et à la description de la vie d’une petite ville inventée pour les besoins de l’enquête, laquelle serait à deux pas de la frontière avec les États-Unis. Autrement dit, on croit à cette histoire et aux personnages avec laquelle nous faisons connaissance en même temps que l’enquêtrice.
Mais. Mais. Car il y a des mais. Des erreurs de dates qui dérangent. Comment une jeune femme née en janvier 1957 peut-elle avoir 18 ans et non 19 ans en juin 1976? Pourquoi un enquêteur aurait-il téléphoné à un autre le 12 juin alors que la disparition n’a été signalée que le 14? Je vous le concède : ce ne sont là que des détails. Mais en ce qui me concerne, et je ne suis pas la seule à penser ainsi, ils relèvent de l’impardonnable en matière de roman policier. Voilà des réviseurs qui n’ont pas fait leur boulot et qui ne se sont intéressés qu’aux coquilles.
Mais. Et c’est là que j’ai été vraiment, mais absolument, totalement et irrémédiablement désappointée : Chloé ne trouve pas le coupable, il vient à elle et avoue tout. Ah. Et dire que François Gravel avait réussi à nous tenir en haleine. Pour ça. Juste ça. Dommage. J’attendais son nouveau livre avec une telle impatience.