Le jour qui s’attarde 3
Hier,
des mots ont disparu.
Peaux dérobées
sous les caresses.
La bouche ne s’ouvre plus
qu’au secret.
Christophe Condello, Le jour qui s’attarde
*choix de la lectrice de Najat Bouzid
Hier,
des mots ont disparu.
Peaux dérobées
sous les caresses.
La bouche ne s’ouvre plus
qu’au secret.
Christophe Condello, Le jour qui s’attarde
*choix de la lectrice de Najat Bouzid
Elle ne s’appelle Irina que quelques heures par semaine, le temps de gagner suffisamment d’euros grâce à son habile poignet pour défrayer les coûts du médicament onéreux qui va peut-être sauver la vie de son petit-fils, dont ses parents se sont désintéressés. Ce petit-fils qui est tout ce qu’elle a et aussi le seul être à qui elle tienne.
Elle s’appelle Marguerite ou Maguy chez elle, pour ses voisines, à l’hôpital. Pas Irina. Bien que ce prénom et l’activité qui y est reliée ne lui répugnent plus. Malgré le sordide de la chose. Mais il fallait bien trouver une façon de gagner de l’argent raidement. Elle qui avait été hôtesse à la RTBF n’avait jamais touché un clavier de machine à écrire. Encore moins celui d’un ordinateur. Le travail de bureau lui était donc inaccessible.
Elle s’appelle Irina quelques heures par semaine. Et c’est cela que Philippe Blasband raconte. Ces quelques heures dans un endroit de passage pour les filles comme pour les clients. L’amitié entre elles. La compétition. Sans juger. Sans faire le moralisateur.
Et si le geste est beau, si l’auteur ne fait pas un drame de la situation, il s’est tout de même laissé prendre à son propre jeu en s’attachant lui-même à Irina Poignet au point de guérir son petit-fils, dans un premier temps et d’offrir au roman une fin qui n’a (presque) rien à envier aux romans à l’eau de rose.
Mais ces deux irritants ne sont pas assez importants pour détruire la force de ce roman, pas plus que les questions qu’il soulève. Pas assez importants non plus pour qu’on ne s’attache pas à cette grand-mère hors normes, moderne malgré elle.
Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».
Croquées en plein délit par Armando, à Bruxelles. Je m’imagine très bien en train de lire au même endroit. Pas vous?
Rien n’aurait pu la détourner de sa lecture. Quel dommage de ne pas avoir été en mesure de voir le titre du livre!
La lune veille encore, le jour se fait attendre. Et si c’était l’heure d’ouvrir le livre qui contient toutes ces histoires déposées sur la toile du dimanche 6 novembre?
*toile de Quint Buccholz