L’âge de la parole 10
C’est à la lectrice du peintre québécois Emmanuel Garant que je prêterai le recueil de Roland Giguère, L’âge de la parole. Pour qu’elle s’en imprègne, pour qu’elle le goûte à fond, pour qu’elle l’aime comme j’aime ce livre que je possède depuis près de vingt ans. Peut-être parce qu’elle a choisi un poème qui, chaque fois, me bouleverse.
Je laisse mes rênes à leur destin
je te tiens pour toute lumière
et mes mains te serrent
pour garder l’empreinte de ta présence
je froisse ta chair pour en tirer les éclats
je m’aveugle à ta foudre
je m’abîme en toi