Lali

2 décembre 2008

L’âge de la parole 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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C’est au tour de la lectrice de Thomas Charles Farrer de se plonger dans le magnifique recueil du poète et peintre Roland Giguère intitulé L’âge de la parole. Et de se laisser porter par la poésie puissante de mots comme ceux-ci :

Le grand jour

Plus tard le ciel déchiré de cris
plus tard les enfants nus
plus tard les bruits légers des belles rencontres
plus tard les poignets cernés par l’amour
plus tard la pitié des affamés
plus tard le livre comme un oiseau blanc
plus tard le culte des innocents

beaucoup plus tard
au moment de la grande clarté
au moment de la grande éclipse
les éclats de lune répandus par le soleil
et les traits de plumes sur les murs froissés
traits rouges rapides cruels
et plume d’hirondelle
immobile au sommet des taudis
pour entretenir le bleu des toiles
pour supporter le toit absent
longues absences d’autrefois
d’aujourd’hui et de toujours

beaucoup plus tard
le ciel déchiré de cris
déchiré comme une aile.

Pour un peu d’éternité

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:36

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Odeur de pin qui flotte dans l’air. Magazine d’art ouvert à la même page depuis des jours.

Est-ce vraiment elle sur cette toile qu’elle ne cesse de fixer? Tout semble l’indiquer. Et pourtant, elle sait que ce n’est pas vraiment elle, mais juste ce qu’elle a voulu donner d’elle un jour où elle posait. Pour quelques dollars. Pour sortir du réel. Pour entrer dans l’imagination d’un autre. Pour peut-être, un peu d’éternité dans sa vie qui s’effrite.

*sur une toile du peintre belge Herman Richir

Anecdotes de libraire 32

Filed under: Anecdotes de libraire,Couleurs et textures — Lali @ 20:50

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Je n’ai jamais compris pourquoi ça se passait ainsi. Pourquoi à Noël les gens offrent tous les mêmes livres. Ceux à la mode. Ceux dont on parle. Si bien que la question qui revient en tout temps est de savoir si le livre pourra être échangé si la personne le reçoit deux fois – ce qui risque fort bien d’arriver quand on achète ce que tout le monde achète.

La question devrait pourtant être toute autre. Le livre plaira-t-il? Ai-je fait le bon choix? Y aurait-il quelque chose que je pourrais faire découvrir à qui j’offre un livre? N’y aurait-il pas un auteur que j’aime et que je voudrais faire aimer? Est-ce que je devrais choisir un livre qui se déroule dans une ville que cette personne aime? Et je pourrais continuer des heures à trouver de bonnes raisons pour choisir un livre.

Mais me reviendra toujours celle-ci. Pourrais-je le rapporter si jamais la personne l’a eu deux fois? Triste constat.

*sur des toiles de Teresa Salvatierra

La question

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 19:26

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La question ne l’a pas quittée depuis quelques semaines. Et alors que la voilà assise sur un banc, comme un des personnages du film Paris, je t’aime, elle lui revient, insidieuse, malgré le livre dont elle tourne les pages. Et elle n’est plus sur ce banc, mais sur tous ces bancs sur lesquels elle s’est assise. À Londres, à Paris, à Philadelphie, à Bruxelles ou ailleurs. Bancs sur lesquels elle était assise seule dans ces villes où elle était seule.

Dans le film, le personnage parlait de ce bonheur d’une ville qu’on découvre, qui nous exalte et nous fait vibrer. Assise sur un banc du Luxembourg, elle racontait le bonheur d’être à Paris, le plaisir de chaque rue et tout ce qui la charmait. De ce bonheur auquel se rattachait cette tristesse de n’avoir personne à côté de soi à qui dire « Comme c’est beau! »

Ceux qui avaient vu le film avec elle avaient remarqué ses yeux pleins d’eau. Ils avaient bien compris à quel point ce passage avait touché celle qui s’essuyait les yeux.

« Ça va aller, ne vous inquiétez pas. Je suis habituée maintenant. Ça a toujours été comme ça. Ça sera toujours comme ça. »

Mais la question est restée là.

Comment ce serait de dire « Comme c’est beau! » à quelqu’un en marchant dans Paris avec lui?

*sur une toile de Mikhail Nesterov

La trouvaille de Caroline

Filed under: Ailleurs — Lali @ 15:39

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Regardez bien. Non, vous n’avez pas la berlue. La bibliothèque de Kansas City (Missouri) est bel et bien faite de livres! C’est Caroline la fouineuse qui a déniché cela juste pour nous!

Et si on allait voir les oiseaux?

Filed under: Vos traces — Lali @ 13:14

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Denise a même trouvé un rouge-gorge en plus d’un arbre à oiseaux. Mais que pouvaient-ils bien chanter pour l’attirer vers eux?

Les couleurs de Denise

Filed under: Vos traces — Lali @ 10:07

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Il semblerait que Denise transporte toujours ses pots de peinture en plus de son appareil photo. C’est du moins ce que j’ai entendu. Et je le dis tout haut : elle fait bien, tout a l’air vrai!

Comme tous les mercredis

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:00

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La lectrice de Kim Hetherington aurait-elle décidé d’apporter son concours à la jeune fille qui avait pour devoir de commenter la phrase qui vous a été soumise mercredi dernier pour ce que mots vous inspirent? C’est ce que nous saurons demain, à la même heure, alors qu’une autre citation vous sera proposée, comme tous les mercredis.

Dans la forêt de Fontainebleau 12

Filed under: Signé Chantal,Vos traces — Lali @ 7:09

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Nous voilà encore à suivre Chantal ce matin. Je crois qu’elle fait tout pour que nous devenions membres de l’Association des Amis de la Forêt de Fontainebleau. Réussira-t-elle?

Là où il s’assoit

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 6:20

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Il en a eu assez des « oui mais » chaque fois qu’il proposait quelque chose, qu’il avait une idée ou qu’il commençait une phrase. Assez, plus qu’assez. Quand plus qu’assez devient ras-le-bol et qu’il est temps de prendre l’air avant de péter un plomb. Il avait laissé dans l’air la phrase non terminée suivie de l’inévitable « oui mais » d’un de ses collègues et il était sorti de la pièce.

Il paraît que là où il s’assoit, dans ce pays dont il ne parle pas la langue, personne ne vient plus jamais lui dire « oui mais » et qu’on lui offre jour après jour un sourire.

*sur une toile de Leah Wiedemer