Le livre est ouvert, mais elle ne lit pas. Elle chante. La lectrice de Derek Jones chantes les mots de Barbara :
Comme le vent d’Ouessant vient griffer la falaise,
Comme l’aube, en jouant, peut faire fondre les neiges,
Comme les folles fièvres, de fantasmes en malaises,
Comme les doigts du Diable distillent les arpèges,
Comme un océan, un lac, avant les ouragans,
Comme un grand requin bleu sommeille entre deux eaux,
Comme un horizon pâle pour un soleil couchant,
Comme un aigle royal survole les roseaux,
Je t’aime.
Comme un diamant blanc-bleu engendre la folie,
Comme les avalanches se jettent dans un gouffre,
Comme une terre qui s’ouvre à la foudre en furie,
Tu bâtis tes enfers et y sombres et y souffres.
Comme un oiseau perdu dans les vignes s’enivre,
Tu vas et tu te perds, et dérives et chavires.
C’est à la presque-mort que tu me reviens vivre,
Vivre au nouveau soleil de tes anciens soupirs,
Je t’aime.
Comme un grand arc-en-ciel sait fêter un orage,
Tu vas noyer tes foudres dans un lac d’oubli.
Comme un chef vainqueur saurait rendre un hommage,
Tes pardons me reviennent comme mes mélodies.
Comme un navire au port, contre vents et marées,
Tu défends mes trésors, tu caches mes secrets.
Comme un pâle cerbère, tu gardes notre enfer
Et tu m’aimes, tu m’aimes.
Comme le vent d’Ouessant vient griffer la falaise,
Comme l’aube, en jouant, peut faire fondre les neiges,
Comme les folles fièvres, de fantasmes en malaises,
Comme les doigts du Diable distillent les arpèges,
Comme le vent d’Ouessant,
Comme l’aube en jouant,
Comme les folles fièvres,
Comme les doigts du Diable,
Comme, comme,
Je t’aime, je t’aime,
Comme, comme,
Je t’aime, je t’aime,
Comme, comme,
Tu m’aimes, tu m’aimes,
Comme, comme,
Je t’aime, je t’aime,
Comme, oui comme,
Tu m’aimes, tu m’aimes,
Comme, comme,
Tu m’aimes, tu m’aimes…