Si le roman part d’une bonne intention — souligner les 20 ans de Pharmaciens Sans Frontières —, Le mal en patience s’avère un livre compliqué à lire par sa forme, alors que quelque chose de plus simple aurait été préférable pour décrire le travail de ces hommes et de ces femmes qui ont choisi de faire le bien et de se donner corps et âme à une cause, parfois au risque de leur vie.
Or, en faisant intervenir de multiples voix qui se croisent au moyen de lettres — une jeune fille tentant de comprendre ce qui est arrivé à celui qui lui a sauvé la vue, un pharmacien qui a quitté sa petite vie sans surprise sur un coup de tête, un jeune enseignant avec qui ce dernier était au lycée, la prof de lettres qui les a marqués —, Robert Bigot et Christian Grenier ont pris un chemin bien complexe pour arriver à leurs fins. Une forme qui me convainc peu et qui, à mon avis, risque peu de plaire au public adolescent auquel le roman est destiné. Non pas que les personnages ne touchent pas. Loin de là. Le problème est dans la construction du roman et dans le fait que ce soit davantage un livre qui porte sur les amitiés de jeunesse et sur ce qu’elles deviennent que sur le rôle et les fonctions d’un pharmacien sans frontières parachuté dans un pays en guerre.
Dommage.