Si vous aimez la fantaisie, les livres qui vous sortent de votre quotidien parfois un peu trop gris ou à tout le moins un peu terme, et si vous avez entre sept ans et demi et neuf ans et trois quarts, le roman de Daniel Laverdure, Les vrais livres, est pour vous. Dès les premières pages, alors que vous ferez la connaissance d’André, qui vient de s’installer au fin fond de la Mauricie où il est difficile de capter la moindre émission de télé, vous aurez envie de tourner une page. Puis une autre. Et une autre encore.
Vous vous trouverez pris au piège de cette aventure où les livres prêtés par l’excentrique du village qui en a des tonnes et des tonnes, à ne plus trouver une place pour s’asseoir quand on la visite, prennent vie. Les grenouilles surgissent de partout, l’eau envahit le sous-sol et ne cesse de monter, et deux dinosaures s’affrontent et laissent la maison à moitié démolie avant de retourner dans le livre dont ils se sont échappés pendant qu’André le lisait.
Mais ce n’est pas tout… Non, pas question que je vous dise comment se termine le roman Les vrais livres. Motus et bouche cousue. Je ne dirai rien même sous la torture. Et n’essayez même pas de me tenter avec du chocolat. Il y a un carré qui fond dans ma bouche en ce moment. J’ai pris mes précautions, sachant que vous pouvez parfois être bien curieux.
Donc, nenni, je ne vous dirai pas comment ça finit. Mais je vous dirai que la chute est bien pensée, qu’elle est dans la même veine que le roman, c’est-à-dire un brin surréaliste et tout à fait plausible selon le contexte. Vous ne vous ennuierez pas une minute. Daniel Laverdure mène les choses tambour battant. Et vous le suivrez sans hésitation. Même si vous avez un peu plus de neuf ans et trois quarts. Comme moi.
Lu dans le cadre du Challenge Le Nez dans les livres – Saison 2