J’ai une petite sœur. Une petite sœur que j’ai toujours protégée même quand elle faisait des bêtises. Même si je savais qu’en le faisant j’allais être punie à sa place. Cela ne fait pas de moi une grande sœur idéale, mais à tout le moins une pas trop méchante grande sœur. Si bien que je n’ai pas résisté à la tentation quand je suis tombée sur Le club des petites sœurs. Le quatrième de couverture était tellement bien ficelé qu’il fallait que je découvre ce qui poussait Eugénie à se mettre dans un tel état et à aller jusqu’à lancer une pétition à l’endroit des grands frères afin qu’ils cessent de s’en prendre aux petites sœurs.
Et je ne me suis pas ennuyée une minute! Le roman de Sylvaine Jaoui est tout simplement savoureux. Malgré les coups bas les plus divers de la part de Jules et la guerre quasi ouverte entre le frère et la sœur, l’histoire trouvera une issue des plus satisfaisantes pour tous après moult péripéties. En effet, si l’idée de faire signer une pétition afin qu’on cesse de maltraiter les petites sœurs en dressant la liste de tout ce que les grands frères seront désormais sommés de faire (ou de ne pas faire) a l’heur de plaire, le contenu de la pétition ne convient pas aux petits frères, ne s’adresse pas aux grandes sœurs et est, en un mot, beaucoup trop limitatif.
À partir d’une anecdote et d’un conflit, Sylvaine Jaoui a réussi à écrire un roman jeunesse qui dépasse l’anecdote. Il ne s’agit plus de défendre les petites sœurs, mais d’établir une charte à l’intention des membres d’une même famille afin que tous vivent dans le respect des uns et des autres en visant l’harmonie. Ce qui fait de ce petit roman plus qu’un petit roman et une belle initiation au droit et à la revendication.