Lali

19 mars 2013

Ailleurs ici 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

je croyais m’être arraché la langue
mais elle parle malgré moi
arrêts bondissants
marée folle
qui ne se renverse pas

alors oui
c’est dit c’est ça
c’est là
écrire

Élisabeth Vonarburg, Ailleurs ici

*choix de la lectrice d’Arthur Merton Hazard

Un récit de voyage plus qu’un roman

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:22

Même le lecteur le plus aguerri se laisse parfois séduire par des titres ou des quatrièmes de couverture. Il faut avouer qu’On achève parfois ses romans en Italie, même s’il est long, est un bien joli titre pour un roman.

Or, le premier roman de Francis Catalano est bien davantage un récit de voyage qu’un roman. Et la très attendue Carolina F., annoncée dans le résumé comme une figure dominante du roman, celle vers laquelle tend le narrateur, n’avait fait qu’une courte apparition après plus de 150 pages, ce qui ajoute au problème de ce livre.

Francis Catalano, en réunissant ses souvenirs et en s’en fabriquant (peut-être) d’autres, nous transporte dans l’Italie des années 80 alors qu’il étudiait, à l’instar de son narrateur, à l’Université La Sapienza de Rome. Ce qui constitue là une belle occasion pour le jeune Québécois d’origine italienne de renouer avec le pays de ses parents et de faire connaissance avec une partie de la famille restée au pays.

Les lieux ne cesseront pas de se présenter à nous, de nous offrir couleurs et histoires qui les ont rendus célèbres, qu’il s’agisse de Sienne, Milan, Florence ou d’autres villes moins connues; autant de bonnes raisons de visiter un musée ou de fumer un joint.

Mais le roman demeure superficiel et l’auteur, malgré une grande connaissance de la langue française – et probablement une grande passion pour celle-ci à la lumière du vocabulaire recherché, voire même savant dans certains cas –, se perd dans des énumérations à n’en plus finir qui finissent par agacer au plus haut point le lecteur.

« Rome exerce un pouvoir sur l’inconscient, un pouvoir qui se lit jusque sur les lèvres des rêveurs », affirme le narrateur dès le début du roman. Est-ce cette attraction qui réduit le roman à un long récit de voyage et écarte les véritables émotions?

Il n’en reste pas moins que le récipiendaire du Grand prix Quebecor du Festival international de la poésie de Trois-Rivières avec Qu’une lueur des lieux, où il est question d’un autre voyage, celui-ci essentiellement aux États-Unis, manie les images poétiques avec talent. Mais il aurait fallu élaguer et choisir avec parcimonie les détails visant à maintenir l’intérêt du lecteur et étoffer les relations avec autrui pour qu’On achève parfois ses romans en Italie prenne son envol.

À dire vrai, la lecture du roman de Francis Catalano m’a souvent ennuyée. Tant et si bien que je l’ai étirée sur plusieurs semaines. Le plaisir a été remplacé par le pensum.

Mais, pour qui aime l’Italie, pour qui rentre de voyage à Rome ou y a vécu, On achève parfois ses romans en Italie peut se révéler bien autre chose et réveiller des souvenirs ou des envies de partir.

Texte publié dans

Titre pour le Défi Premier Roman

Ce que mots vous inspirent 884

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Le temps modifie aussi l’âme des visages. (Yasmina Reza)

*toile de Bernard d’Agesci