
C’est un tout petit livre. Assez long pour certains trajets de métro ou d’autobus, pas assez pour la salle d’attente d’un médecin. En effet, une heure vous suffira pour dévorer les aventures de Bernard, le quinquagénaire imaginé par David Foenkinos, dont le roman La délicatesse a été salué autant par la critique que par ses nombreux lecteurs.
Une heure pour basculer avec Bernard, lequel a eu la mauvaise idée de se laisser séduire par une Glenn Close déguisée en collègue de bureau alors qu’il n’a pas du tout le profil de Michael Douglas. Et comme ce cher Bernard n’a pas que brouté dans le champ du voisin mais aussi traficoté avec l’argent des autres, le voilà désormais sans femme, sans emploi, et installé dans sa chambre d’adolescent chez ses parents qui lui font bien sentir à quel point il les a déçus, la diablesse ayant bien évidemment dévoilé le tout aux personnes concernées.
Mais bon. Ça suffit. Bernard, grâce à la situation qu’il a lui-même provoqué, cesse un jour de se taire. Et c’est la vie de tous les membres de son entourage qui va à son tour prendre un autre tournant. Inattendu. Pour le grand plaisir des lecteurs. Si, si.
Bernard est un livre savoureux, mené tambour battant, drôle et subtil. Un roman qui transforme le drame en joyeux décalage. Un roman dont on sort avec un grand sourire et en se disant que, finalement, rien n’est jamais perdu. À offrir sans modération autour de vous. On a tous besoin d’un livre comme celui-là de temps en temps. Je vous l’assure.