Lali

12 janvier 2013

Les vers de Wislawa 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Nuages

La description des nuages
exige de faire diligence —
en une fraction de seconde
ils ne sont plus eux, ils sont autres.

Leur trait principal consiste
à ne jamais reproduire
ni formes, ni teintes, ni poses, ni dessins.

Jamais porteurs d’aucune mémoire,
légers, ils survolent la gravité des faits.

Témoins de quelque chose — vous voulez rire!
au moindre souffle, voilà qu’ils s’éparpillent.

En regard des nuages
la vie semble solide,
presque enracinée, quasi éternelle.

À côté des nuages
les pierres sont nos cœurs,
nous pouvons compter sur elles,
alors qu’eux : des cousins lointains et volages.

Que les gens soient, s’ils y tiennent,
et qu’ils meurent ensuite un à un,
les nuages n’en ont rien à faire
de ces affaires
extraordinaires.

Au dessus de ta vie parfaite
et de la mienne, imparfaite pour l’instant,
ils paradent, fastueux comme avant.

De périr avec nous ils ne sont point tenus.
Pour voguer, nul besoin d’être vu.

Wislawa Szymborska, Je ne sais quelles gens

*choix de la lectrice de William Oliver

Une petite sœur particulière

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:14

Quand on ouvre un livre portant sur un sujet grave, on se demande toujours comment l’auteur va l’aborder et s’il saura répondre à nos attentes. Connaissant un peu le sujet de la trisomie 21, je me demandais jusqu’à quel point l’auteur saurait exprimer le choc que provoque l’arrivée dans une famille d’un enfant atteint par le syndrome de Down. Or Claude Helft a choisi d’embellir les choses, de nous montrer uniquement le beau côté des choses alors qu’il n’est ni aisé ni instantané d’accepter un enfant différent. Qu’il soit atteint d’une maladie rare ou handicapante comme de trisomie 21.

Le résultat est un livre truffé de bons sentiments, loin de la révolte, et n’évoque que le côté attachant de ces enfants. Comme si ceci effaçait le regard des autres, les difficultés. Non pas qu’il aurait fallu avec un tel sujet faire ressortir le drame, mais disons que rendre les choses plus réalistes n’aurait pas nui selon moi. J’ai donc été agacée par ma lecture. Tout est trop beau, trop facile. Je n’ai pas été en mesure de croire une minute en cette famille ni à ce qu’elle vivait. Et encore moins à cette surabondance de gentillesse et d’acceptation.

Il y a peu de livres sur ce sujet. J’aurais aimé qu’il soit bon. Mais l’auteure est passée à côté. Selon moi, bien entendu. À vous de juger.

Parce que j’aime les mots…

Filed under: Couleurs et textures,Petits plaisirs — Lali @ 10:54

J’ai envie de partager avec vous ce que j’ai trouvé chez Lucie :

Saviez-vous que…

1. Le plus long palindrome de la langue française est « ressasser ». On peut donc le dire dans les deux sens.
2. « Squelette » est le seul mot masculin qui se finit en « ette ».
3. « Institutionnalisation » est le plus long lipogramme en « e ». C’est-à-dire qu’il ne comporte aucun « e ».
4. L’anagramme de « guérison » est « soigneur »
5. « Où » est le seul mot contenant un « u » avec un accent grave. Il a aussi une touche de clavier à lui tout seul!
6. Le mot « simple » ne rime avec aucun autre mot. Tout comme « triomphe », « quatorze », « quinze », « pauvre », « meurtre , « monstre », « belge », « goinfre » ou « larve ».
7. « Endolori » est l’anagramme de son antonyme « indolore », ce qui est paradoxal.
8. « Délice », « amour » et « orgue » ont la particularité d’être de genre masculin et deviennent féminin à la forme plurielle. Toutefois, peu sont ceux qui acceptent l’amour au pluriel. C’est ainsi!
9. « Oiseaux » est, avec 7 lettres, le plus long mot dont on ne prononce aucune des lettres : [o], [i], [s], [e], [a], [u], [x] « Oiseau » est aussi le plus petit mot de langue française contenant toutes les voyelles (hormis le y). Eh oui !

*illustration de Shelley S. Davies

Au fait…

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Est-ce que regarder dehors lui apportera l’inspiration? Nous le saurons demain et pas avant puisque c’est à ce moment que seront validés les textes inspirés par la toile du 300e En vos mots. Au fait, avez-vous envoyé le vôtre?

*illustration de Constantin Alajalov