Les cheveux mouillés
La vie est ainsi faite qu’on peut passer d’un livre renversant, d’un livre aux qualités si nombreuses que vous conserverez de lui un souvenir impérissable à un livre banal ou de peu d’intérêt, voire carrément mauvais. Parce qu’un quatrième de couverture était alléchant. Ou alors le titre.
Il en est ainsi. C’est ainsi que je me suis laissée séduire par un titre, Les cheveux mouillés, d’un quatrième de couverture où il est question d’un homme qui part à la recherche d’anciennes maîtresses, et d’un format (un peu plus de 100 pages). Mais très vite, j’ai compris que je faisais fausse route, que l’auteur n’allait pas tenir ses promesses et que le livre allait nulle part. Et c’est bien ce qui s’est passé.
Les cheveux mouillés est un roman vide mettant en scène un personnage/écrivain aussi vide que sa vie. Il aurait pourtant aurait pu prendre de l’ampleur, si l’auteur avait donné une plus grande place à la littérature japonaise dont il s’est épris. Cette « passion », nous n’en connaîtrons donc que des bribes, le temps d’une rencontre de l’auteur avec des étudiants et lorsqu’il est mention d’une femme qu’il aurait pu aimer, laquelle l’a initié à la littérature japonaise, ou d’une comparaison entre son propre fils et celui d’un écrivain nippon.
Oui, l’auteur aurait pu pousser l’analogie pus loin, allant chercher au pays du soleil levant des œuvres, des personnages, des écrivains qui l’auraient ramené à sa propre existence, l’éclairant ou éclairant les pans qui avaient besoin d’un peu de lumière.
Mais Patrick Nicol est resté au bord de son livre. Il n’a pas voulu que ses personnages, un écrivain vieillissant, une femme malade, un fils qu’il n’a jamais compris, se déploient. Dommage.