Lali

12 mars 2012

L’aveu 6

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

faudra-t-il cueillir l’ombre
que mon corps donnera
oser le rapprochement

le froid ouvrira ses écluses
retrouvera le nom sensible des choses

Michel Pleau, L’aveu tout simple d’un visage

*choix de la lectrice de Kate Mueller

Une fresque qui n’en finit pas de se déployer

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:34

Avec Nuits blanches et jours de gloire, Hélène Rioux signe le troisième tome de sa tétralogie intitulée Fragments du monde dont l’action se déroule tant en Europe qu’en Amérique. Celui-ci met en scène des personnages que les lecteurs des deux précédents titres ont eu l’occasion de croiser et auxquels il est fort probable qu’ils se soient attachés, notamment, du moins en ce qui me concerne, le compositeur Ernesto Liri, célèbre à cause d’une musique devenue aussi mythique que le film pour lequel elle a été composée.

Cette fresque à laquelle nous convie l’auteure de Traductrice de sentiments et de Chambre avec baignoire n’en finit pas de se déployer dans toutes les directions avec pour point de départ le Bout du monde, un bouiboui de la rue Saint-Zotique que la nouvelle patronne a décidé de rendre plus glamour en faisant fi de sa clientèle d’habitués composée essentiellement de gens du quartier et de chauffeurs de taxi. À l’heure où s’ouvre ce troisième volet, celle du solstice d’été, puisque nous sommes le 21 juin, c’est l’heure de prendre place au Bout du monde, où sont déjà assis ceux que nous avons laissés il y a trois mois, l’heure de nous glisser dans la vie des uns et des autres et de nous laisser prendre au jeu créé par la romancière dont l’imagination semble inépuisable.

Une fois de plus, celle-ci fait appel à l’Histoire, à la peinture et à la littérature pour étoffer chacun des tableaux de ce roman où se croisent et se décroisent des personnages qui, sans le savoir, tissent la toile de ces fragments qui glissent là une idée, là un indice, afin de nous donner à imaginer ce qui unira ou désunira ceux qui nous sont offerts comme autant d’acteurs dont le rôle ne sera défini qu’au dernier acte alors que le rideau tombera sur la prochaine et ultime saison.

Hélène Rioux est une conteuse extraordinaire et elle le prouve une fois de plus avec ce roman brillant, intelligent, sensible, parfois désopilant, toujours émouvant, où nous faisons parfois office de seul témoin pouvant relier tous les éléments entre eux. Même si nous savons que si nous sommes en possession d’un trousseau de clés, nous ne sommes pas maîtres des serrures, celles-ci appartenant à l’auteure de cette fresque qui n’a rien à envier à certains tableaux de Brueghel, où, souvent, de nombreuses scènes se déroulent en parallèle, donnant lieu à un certain équilibre, ou déséquilibre, notamment dans la très connue toile La tour de Babel.

C’est donc un château de cartes précaire que nous offre la romancière avec ce troisième volet entamé par Mercredi soir au Bout du monde et Âmes en peine au paradis perdu. Il suffit en effet de retirer une carte pour que tout s’effondre ou, à tout le moins, pour changer l’angle de la structure. Et c’est, entre autres, cette espèce de fragilité qui donne au roman toute sa force. Un roman passionnant. Je crois que vous l’aviez déjà compris.

Le blog d’Émilia

Filed under: Couleurs et textures,Les trouvailles de Lali — Lali @ 15:55

Quand vous entrerez dans le blog de l’illustratrice polonaise Emilia Dziubak, il se peut que vous y restiez un bon moment tant il y a d’images à découvrir en plus des quelques scènes livresques que je vous offre pour vous inciter à aller y faire du tour. Prenez votre temps!

Anecdotes de réviseure 19

Filed under: Anecdotes de réviseure,Couleurs et textures — Lali @ 10:25

Mais c’est écrit comme ça sur le site Web a remplacé la phrase Mais c’est tel quel dans le journal, comme si cela cautionnait à la fois l’information et l’orthographe. Et pourtant. Les journaux regorgent de renseignements approximatifs, voire erronés, et de coquilles grossières, tout autant que les sites Web qui ont davantage la cote de nos jours.

Je ne dis pas qu’on ne peut pas consulter les sites Web quand on écrit. Au contraire. Il faut le faire : ce sont des ressources des plus utiles. Mais de là à affirmer que tout ce qu’on y trouve est parfait parce que c’est sur la toile, il y a une limite.

Or, j’ai beau répéter à tous ceux qui m’envoient des textes à réviser de se relire dans un premier temps et de ne pas se fier à tout ce qu’ils lisent, le fait qu’ils savent que je vais repasser semble leur autoriser la paresse et le copier/coller à outrance.

Ça évitera des choses comme celle-ci (que nul n’a pensé à utiliser, heureusement) et m’épargnera un mal de tête.

*toile de Johanne Mathilde Dietrichson

Ce que mots vous inspirent 620

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Laisse parler ton cœur, interroge les visages, n’écoute pas les langues… (Umberto Eco)

*toile d’Evan Wilson