Lali

30 décembre 2008

La cloche

Filed under: Vos traces — Lali @ 12:25

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Non, non, il n’y a pas qu’Armando qui ait la main mise sur une cloche. Denise, aussi! Sonnerait-elle déjà?

Un amour portugais

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 11:18

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Le quatrième de couverture annonce qu’il s’agit au départ d’une histoire vraie qui a secoué Lisbonne et le Portugal tout entier en 1724. Probablement que Guess Who et Armando pourront valider la véracité de cette idylle entre Dom João de Mascarenhas et Maria de Penha de Franca de Mendonça e Almada, tous deux mariés, laquelle resterait dans les annales comme un des plus grands scandales de la cour portugaise et espagnole.

C’est cette histoire qui a inspiré à José Jorge Letria un roman épistolaire intitulé Un amour portugais (traduction de Um amour português) qui relate avec pudeur mais avec passion les sentiments qui ont animé les héros et qui pourrait se résumer par ces extraits :

Je ne peux te promettre rien d’autre, mon amour, hormis le feu de cette reddition et la fidélité éternelle à ce sentiment qui me laisse si vite prostré comme il m’élève vers des pics d’allégresse et d’espérance. M’égarerais-je ? Mon instinct et la volonté de Dieu me disent que non. En ces temps de mariages d’intérêt, notre amour est pur comme les eaux du Tage par un matin de mai et c’est ainsi qu’il doit rester, quand bien même les plus sévères vents de tempête viendraient à souffler contre nous. Nous devons être ensemble pour résister à tout et à tous ceux qui voudraient empêcher notre amour de fleurir. (p.31)

Ce que je veux te dire, et surtout te demander, mon amour, c’est de ne pas renoncer, car moi non plus je ne renoncerai pas. Nous devrons faire fond l’un sur l’autre jusqu’à la limite de nos forces, unis par cette complicité passionnée qui laisse chacun dépositaire du bonheur de l’autre. S’il te plaît, mon amour, ne cesse jamais de m’aimer. (p.47)

Et comme toutes les histoires romanesques et romantiques, il va sans dire qu’elle finira mal et que je ne vous raconterai pas l’issue. Mais José Jorge Letria a su faire de cette histoire inspirante un très beau récit qui a la langue d’un autre siècle et qui ravira ceux et celles au cœur tendre.

Rose ou bleu?

Filed under: Vos traces — Lali @ 9:12

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À vous de choisir la couleur du ciel aujourd’hui. C’est Denise qui offre la tournée!

Voilà six jours…

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:00

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Voilà six jours que matin après matin, la lectrice de Patrick Procktor relit la citation de la semaine destinée à ce que mots vous inspirent. Est-ce aujourd’hui qu’elle laissera sa plume filer sur le papier? Est-ce aujourd’hui que vous ferez de même?

29 décembre 2008

Morceau de mémoire 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Le livre est usé, mais les mots n’ont pas vieilli. Ils ont toujours cette émotion de la première lecture. C’est donc avec bonheur que j’offre aux lectrices des prochains soirs le recueil du poète Jacques Brault intitulé Mémoire. Jacques Brault dont je conserve un souvenir impérissable, puisque j’ai eu ce bonheur qu’il m’enseigne. Jacques Brault, qui m’ouvrait la porte de son bureau et avec qui je pouvais parler poésie… Que de souvenirs. Heureux. Riches. Marquants. Que je garde pudiquement pour moi comme des moments précieux de l’existence qui perdraient de leur saveur s’ils étaient banalement racontés.

Mémoire a plus de quarante ans. Les pages ont un peu jauni, la couverture a perdu de sa couleur d’origine. Mais les mots sont toujours là. Intacts. La lectrice de Marvin Cherney vous le dira, elle qui a choisi pour nous cet extrait :

Comme tant d’autres

Ton être que j’invente du regard
comme une tache d’encre sur le papier
je n’ai pas peur de nommer mon amour
tu es comme je t’aime telle que je te fais
avec mes mains retrouvées sur ton corps
et l’espérance goulue de chaque jour
l’annonciation d’un monde qui commence à peine
le geste du matin au coin de la rue
qui reprend à la rôdeuse un instant de lumière
et cette folie d’être en moi un nouvel enfant à naître
je t’aime comme tant d’autres hier demain
cette vieille rengaine je l’apprends encore je l’apprends toujours
je t’aime dans le vent du futur dans la pierraille de la peur
je t’aime dans la petite existence en bigoudis
je t’aime dans les pauvres extases dans les chiches gloires
je t’aime seul et déserté de moi-même

Omniprésente

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 23:41

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Elle qui va, qui vient, qui repart et qui revient, qui me quitte et qui m’enlace à nouveau, malgré les mots sus et les histoires au bout de la plume. Elle qui est là, dans la nuit envahissante ou dans le matin ensommeillé, à me guetter. Pour m’emprisonner et m’empêcher de me dire, de dire tout court. Elle que je nomme ma peur du silence. Elle qui m’angoisse parce que je la sais tapie au bord de mon existence à attendre un jour de faille où les phrases ne seront plus là. Où je ne saurai plus aligner les mots avec sens. Elle qui est là. Omniprésente.

*sur une toile d’Herbert Victor Tempest

Ils se regardèrent

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:42

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Ils se regardèrent, ce fut tout, se regarder était leur maison à eux. (José Saramago)

Et pendant longtemps, se regarder l’un l’autre leur a suffi. C’était là leur maison, leur vie tout court. Et ils n’en voulaient pas d’autre. Jusqu’à ce qu’il se lasse de ce visage, parce que celui-ci ne portait plus en lui les rêves d’avant. Jusqu’à ce qu’il détourne son regard à cause de perles d’eau sur ses cils. Et tandis qu’il ne la regardait plus et qu’elle le regardait toujours, de petites rides se sont dessinées au coin de ses yeux, qu’il ne verrait pas.

*sur une toile de Marta Kiss

Bientôt sept ans

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:08

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Bientôt sept ans. Combien faudrait-il encore d’années pour que plus personne ne demande Et de lui, tu as des nouvelles? Oui, combien en faudrait-il pour qu’eux aussi, tous ceux qu’elle croisait rarement ou qu’elle prenait soin d’éviter afin de ne pas entendre la sempiternelle question, mettent entre parenthèses définitives cette période de sa vie, comme elle-même l’avait fait?

Pendant combien de temps hanteraient-ils son présent en sortant le passé des oubliettes où il ne demandait qu’à rester? Y aurait-il toujours quelqu’un pour lui rappeler le buveur qui la frappait de ses mots acerbes? Y aurait-il toujours quelqu’un qui dirait Je ne l’aimais pas ou On a quand même eu de bons moments?

Finiraient-ils un jour de lui rappeler ce qu’elle a été et ne veut plus jamais être? Ou lui faudrait-il à jamais se terrer en compagnie d’un livre pour ne pas emprunter le chemin où ils l’attendent munis d’une question qu’elle ne veut plus entendre?

*sur une toile de Pio Semeghini

Il vaut mieux lire qu’entendre ça 1

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Ce n’est pas parce qu’on a les yeux rivés à un livre, comme la lectrice de Sandra Dodson, qu’on n’entend rien de ce qui se dit autour de soi. Des banalités comme des énormités. C’est d’ailleurs l’une de ces dernières, venue à mes oreilles, qui m’a donné l’idée d’une nouvelle rubrique qui s’intitulera Il vaut mieux lire qu’entendre ça et qui compte réunir les perles glanées ici et là, dans les salles d’attente, les couloirs, les autobus ou autre lieu public. Parce que chaque fois, ça me fait dire qu’il faut mieux lire qu’entendre ça!

Un exemple? Elles étaient là à discuter ensemble dans une allée, quand la première a dit à la seconde : Je ne sais vraiment pas pourquoi Luc a quitté Marcia, elle faisait si bien la cuisine… Oui, en 2008, on entend encore de telles énormités qui ne sont que plus énormes quand on pense qu’elles viennent de la bouche d’une femme. À suivre, donc, cette nouvelle chronique de choses qu’il vaut mieux ne pas entendre, mais qui arrivent tout de même à nos oreilles. Et qui donnent envie de ne pas lever les yeux de son livre pour éviter un débat houleux et stérile.

Nouvelles noires à souhait

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 12:35

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Qui aime les nouvelles bien noires, un peu cyniques et qui font grincer des dents, avec des chutes parfois spectaculaires, trouvera de quoi se rassasier avec le recueil Du lit au ciel (éditions Luce Wilquin), réunissant une belle brochette d’auteurs incluant entre autres, pour n’en nommer que quelques-uns, Gérard Delteil, Pascale Fonteneau, Sylvie Granotier, Xavier Hanotte et Bruce Mayence, lequel est à l’origine de ce recueil. « Le choix de ce thème aura évité aux auteurs de trucider leur compagne. leur compagnon, les libérant ainsi, par l’exutoire de l’écriture, d’un meurtre toujours possible – et vous rendrez bien vite compte qu’ils n’y sont pas allés de main morte… Un petit conseil : à l’avenir, si vous envisagez d’épouser un auteur de polar, n’oubliez jamais que vous lu ces nouvelles! »

Bien évidemment que chacune des nouvelles a son ton, son rythme, sa propre langue, et que certaines plaisent davantage que d’autres qui peuvent rebuter parce que vraiment trop noires. Mais si jamais vous ne deviez en lire qu’une et une seule, que ce soit « Meurtres » de Bruce Mayence, qui ouvre le recueil. Elle a cet humour un peu cynique qu’il me plait de trouver dans le polar.

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