La lectrice de Scott Bricher n’a lu qu’un seul texte de Traces de Marcelle Roy. Un seul. Il résumait à lui seul tout ce qu’elle voulait exprimer. Le voici :
Le bruit de mes pas sur le trottoir
me suit me précède m’accompagne
partout autour de moi et en moi
net et décidé
je l’écoute avec ravissement
c’est le son de mon existence qui frappe mon oreille
je marche
Les trottoirs n’en finissent pas de provoquer mon pas
j’étincelle en marchant
peur de se lier
peur de l’abime
peur qu’on l’abime
tandis que sur le papier
mots d’elle
regard rebelle
tous ces rêves
sa propre sève
dans la nuit étoilée
(décembre 2008)
*toile de Mabel Alvarez
La discussion prenait une tournure de règlement de comptes. Comme si tout le monde d’un seul coup en avait eu contre les chats qu’ils jugeaient de leur haut savoir d’êtres humains. Les chats sont comme ci, ils sont comme ça, etc.
Elle s’est tue juste à temps. Elle allait encore dire quelque chose qui allait se retourner contre elle : ce sont parce qu’ils ne sont pas aimés d’eux que certains n’aiment pas les chats.
*sur des toiles de Nicole Wong
J’ai laissé le pays de Lali vivre sans moi quelques heures. Il y avait si longtemps que je lorgnais ma pile que je l’ai déposée dans mon lit. Puis, j’ai lu un chapitre d’un roman, une nouvelle d’un recueil, quelques poèmes d’une anthologie, et le temps a coulé tout doucement.
Il a arrêté de neiger. J’ai caressé les livres des prochaines semaines, compagnons de mes heures à venir. J’étais heureuse. Et je me suis endormie. Au réveil, les livres n’avaient pas bougé. Ils m’attendaient.
*toile de Steven P. Goodman
Denise est infatigable. Après la longue marche de ce matin, il a fallu la suivre encore. Mais de bon cœur, je l’avoue, surtout que là encore, elle avait préparé une surprise pour la fin du périple!
La liseuse que je suis lit peu les journaux. Je préfère prendre des nouvelles du monde en allant sur les blogs. Pour le regard non blasé qu’on trouve là et pas ailleurs. Même si j’ai en tête un autre billet sur la lecture que certains blogs m’inspire – et que j’ai commencé à écrire – qui trouvera sûrement son chemin jusqu’ici d’ici la fin de la semaine.
Je trouve souvent mon bonheur ailleurs, dans une photo, dans quelques lignes ici et là. Il m’arrive à l’occasion de vous inviter à lire des billets ailleurs, mais trop peu souvent. Si bien qu’en ce premier jours de mes vacances, où mon cerveau ne semble pas l’être du tout, me vient une nouvelle idée que je compte exploiter à partir de janvier.
Bien entendu que je ne changerai rien à certaines habitudes, la toile du dimanche proposée pour que vous la racontiez en vos mots, la phrase du mercredi pour ce que mots vous inspirent, les dimanches thématiques qui deviennent parfois des fins de semaine ou des jours de semaine, la lectrice du soir, les nouvelles débridées une fois par mois. Toutes ces rubriques sont là pour rester.
Mais j’ai envie pour cette nouvelle année de faire partager chaque jour un billet que j’aurai lu ailleurs dans un blog. Parce que la blogosphère est fabuleuse, Olivier ne l’exprime-t-il pas quotidiennement et Armando chaque dimanche? Les billets sélectionnés pourront être du jour comme anciens, je ne veux pas me donner des directives que je serai tentée de contourner par la suite.
L’idée vous plaît? Dites-le-moi. Et si oui, dès le premier janvier, il y aura chaque jour pour vous le billet du jour. Comme il y a peut-être pour la lectrice de Coco Masuda l’article du jour.
Il vaut mieux aller plus loin avec quelqu’un que nulle part avec tout le monde. (Pierre Bourgault)
La lectrice peinte par Gaston Robbe aime bien ces phrases qui soulèvent la discussion, ces phrases propres au polémiste coloré qu’était Pierre Bourgault. Si bien qu’elle a eu envie de la partager avec vous en ce mercredi. Pour ce que mots vous inspirent.
La citation déclenchera-t-elle un débat? Soulèvera-t-elle des passions? C’est ce que nous saurons dans une semaine et pas avant, le temps que vous puissiez la triturer dans tous les sens et écrire quelques lignes.
La citation est vôtre. À vous de jouer!
Denise m’a fait lever de bon matin pour mon premier jour de vacances. Elle voulait qu’on se promène un peu dans les rues de Genève, que je regarde les bâtiments, que je profite du temps qui passe sans me presser. Elle avait une surprise pour la fin de la balade…
J’ai rêvé d’une minuscule maison sur la plage. Une maison pleine de livres où par une fenêtre entre le soleil et où de l’autre on peut regarder les nuages. Pour musique, il y avait la mer et quelques battements d’ailes et cris de goélands.
J’ai rêvé d’une minuscule maison sur la plage et je suis sortie de la maison avec des livres sur la tête pour aller écouter les vagues de près. J’étais dans une toile d’Emma Bray et personne n’a osé me dire qu’il neigeait ailleurs que dans mon rêve.