Elle a ouvert ce livre venu d’ailleurs, d’une autre époque. Et la lectrice de Giuseppe Tominz a lu, tout lu. Et de Traces de Marcelle Roy, elle a retenu ceci :
Est-ce ton corps que je cherche
est-ce ta chair est-ce ta peau
n’est-ce pas plutôt ton désir même qui me fait vivre
ton étreinte qui me met au monde
tu me donnes un corps un instant
mais déjà je le perds je le nie
n’ai-je de lieu que par toi?
Doit-on absolument FAIRE quelque chose de ses vacances? Est-ce une absolue nécessité de faire un programme et de s’y tenir? C’est à se le demander sérieusement. Surtout que quand on me demande ce que je vais FAIRE de mes vacances, je n’ai nulle réponse à donner. Lire est-il faire quelque chose? Écrire est-il faire quelque chose? Prendre des photos est-il faire quelque chose? Regarder le ciel changer de bleu ou de gris est-il faire quelque chose? Si oui, je ferai quelque chose de mes vacances. Sinon, tant pis. Je lirai, j’écrirai et je regarderai le ciel. Sans me sentir coupable de ne rien FAIRE de mes vacances.
*sur une toile de Samuel Gareginyan
Elle a vraiment essayé. De toutes ses forces. Elle dont les autres disent qu’elle écoute des trucs bizarres parce que personne ne connaît. Un chanteur français inconnu de tous. Une chanteuse catalane. Un harpiste celtique. Du swing. Toutes ces choses qu’on ne passe pas à la radio.
Elle a donc essayé, vraiment, avec sincérité. Il fallait bien qu’un jour elle mette des voix sur tous ces noms que les uns et les autres lancent ici et là comme des promesses. Et la lectrice peinte par Harry Van Dine a déposé ce soir son livre pour bien s’appliquer à sa tâche de se mettre au goût du jour.
Deux heures durant, qui lui ont semblé interminables, elle a écouté la radio où ont défilé l’une après l’autre des chansons. Tellement pareilles, tellement insipides que par moments, elle n’a pas perçu le passage de l’une à l’autre. Tellement identiques, musicalement parlant, que là aussi elle a raté des transitions. Tellement interprétées de même manière avec des voix calquées les unes sur les autres qu’elle n’a pas été à même de percevoir des nuances, si jamais il y en avait.
Oui, elle a essayé. Vraiment. Et elle a décrété – une fois de plus – qu’elle préférait les trucs bizarres.
Comment sera le ciel pendant mes vacances? M’offrira-t-il des dégradés de bleu tous plus somptueux les uns que les autres? Des traces de lumière entre deux nuages? Des gris doux et subtils? Que m’offrira le ciel pendant seize jours?
Voilà bien une chose que j’aimerais faire un jour : manger des marrons tout chauds. Denise lirait-elle dans mes pensées?
Je les regarde par la fenêtre une bonne partie de la journée. Et puis, je rêve. Je rêve, car dans 48 heures, je pourrai aller leur dire bonjour à n’importe quelle heure et non plus quand la lumière aura disparu.
Les bibliothécaires du pays de Lali, peintes par l’artiste Félix-Henry Giacomotti avait tout un boulot de rangement à faire. En effet, il y a eu de nombreux billets ces deux jours et tout autant de commentaires qu’il fallait classer pour s’y retrouver! Et pour que vous n’ayez pas à chercher, elles ont pensé à laisser ici les commentaires sur la toiles qui vous a été proposée le 7 décembre et une reproduction de la toile de la semaine là. Pas de doutes, elles sont bien efficaces mes jeunes collaboratrices!
Comme une envie de marcher sur les feuilles ce matin… Et quelle chance, Denise a tout préparé pour mon plus grand plaisir…
Elle relit les mots d’un autre hiver, d’un hiver qui lui semblait moins froid. Et la chaleur gagne à nouveau la lectrice peinte par l’artiste russe vivant en Belgique Nikolay Merzliakov. Elle relit les mots d’un autre hiver et ces mots l’emportent sur la plage de ses souvenirs un jour où elle souriait au vent et aux mouettes. Et le givre se met à fondre. Les mots ont un pouvoir insoupçonné.