Lali

10 mai 2008

Sophia ou l’émotion à l’état brut

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 21:32

sophia

Malgré les ruines et la mort de Sophia de Mello Breyner est probablement un des plus beaux recueils de poèmes du monde. Et je ne pense pas exagérer en affirmant une telle chose. D’autres qui la connaissent mieux que moi et depuis plus longtemps que quelques mois vous le diront.

Je n’analyserai rien. Je ne ferai pas le portrait de la poète originaire de Porto. Je ne m’aventurerai pas à la classer, ni à la comparer. Je ne crois pas qu’on puisse le faire, pas plus qu’on ne peut lui faire porter une étiquette d’aucune sorte.

Je ne ferai rien d’autre que vous laisser un extrait chaque soir pendant une dizaine de jours. Pour vous donner envie de Malgré les ruines et la mort. Pour peut-être le reprendre plus tard. Il est des livres qui nous accompagnent toute la vie durant. Je sais que celui-là en fait partie. Parce que je suis chaque fois éblouie et émue.

Le livre précieux qu’on offre

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 19:15

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Quand on aime vraiment un livre, quand il nous est cher, quand il nous a été offert il y a des années, quand de plus ce livre est hors commerce et introuvable, on ne s’en départit pas facilement. On le tourne dans tous les sens. On le caresse une fois de plus, comme le fait la lectrice de Nikolai Gorlov. Et jamais livre acheté ne sera plus précieux que celui qu’on aimait et qu’on donne. Et on ne peut l’offrir qu’à quelqu’on qu’on aime. Je n’ai fait cela qu’une fois dans ma vie.

Les cousins

Filed under: Le plaisir des papilles,Signé Lali — Lali @ 16:50

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On aura tout vu. Les traditionnels natas ont des cousins. En effet, natas aux amandes, à l’érable et au chocolat entourent le nata que je connais… Reste à voir, maintenant, si je resterai fidèle à l’original ou si je lui ferai de temps en temps des infidélités. Dégustation dans l’heure. Juste deux des quatre… Si, si, je suis capable!

Tout de même, l’avis d’un Portugais ou d’une Portugaise sur cette mutation (évolution?) serait bienvenu.

Je suis encore en train de rêver

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 9:58

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Je sais, je sais. Je suis encore en train de rêver. Encore en train d’imaginer que je pourrais me glisser dans une toile pour quelques heures. Dans celle de Loryn Brazier, en particulier. Son jardin me plaît, sa chaise aussi et même la couleur de son peignoir et l’idée que le temps semble s’être arrêté. Reste à voir si elle voudra bien me prêter sa place…

Un banc en cadeau

Filed under: Vos traces — Lali @ 6:00

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Comme c’est jour de fête pour notre ami Armando, Denise lui offre un banc de Genève pour accueillir ses visiteurs et les mélanger aux miens. Nous ne voyons ici que le quart du banc… Je pense que nous aurons suffisamment de place!

Il y a six mois exactement

Filed under: Petits plaisirs — Lali @ 0:00

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C’était un samedi, il y a six mois exactement. Et quand on sait comment les blogs naissent et disparaissent en moins de deux depuis un certain temps, on ne peut que se rejouir de voir que du bleu dans mes nuages a atteint une demi-année sans fléchir, avec au moins deux billets par jour. Au nom des amis du pays de Lali qui l’ont adopté, je souhaite longue vie à celui qui a toutes les raisons de se réjouir aujourd’hui, en lui offrant cette toile de Ria Hills.

9 mai 2008

Marie

Filed under: Mes rencontres littéraires — Lali @ 23:59

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C’est à Denise D.C. que je dois ces heures passées en compagnie de Marie Uguay. Parce qu’un jour de 1979 alors que je lui avais apporté quelques poèmes publiés quand j’avais quinze ans et d’autres plus récents, elle m’avait parlé de celle qui avait aussi été son élève. De celle dont elle conservait un souvenir d’une telle beauté que ses yeux se mouillaient en parlant d’elle. Avec fierté. Parce que je crois qu’elle l’avait un peu encouragée même si elle n’en a rien dit.

C’était l’automne. L’automne de 1979. Marie était toujours vivante. Elle venait de publier et je marchais dans les corridors où elle avait marché. Quelques feuilles volantes dans mes cahiers de chimie et de physique laissaient prévoir que je préfererais la poésie aux formules et aux équations savantes. J’étais séduite par Marie.

Deux ans plus tard, la mort a fauché celle qui m’inspirait, au même titre qu’Anne Hébert. Et une dizaine d’années plus tard, je la faisais découvrir à mes étudiantes dans un atelier d’orthographe.

Et toujours, elle me suivait. J’avais beau découvrir des poètes, je revenais toujours à elle.

Plus tard, j’ai eu sa mère comme cliente à la libraire. On n’a pas les mots de circonstance quand il le faut. Je crois que j’ai quand même été en mesure de lui dire à quel point sa fille avait été et sera toujours importante pour moi. Je crois. Je ne suis pas certaine. Ma vue était brouillée par l’émotion.

Récemment, par hasard, un ami a découvert Marie. Coup de foudre.

Et je me suis replongée dans ses livres. Des livres qui n’existent plus mais qui ont été rassemblés dans ce livre. Un livre que je lui offrirai.

Et si jamais quelqu’un sur le sol européen le cherchait, je sais qu’on peut le trouver .

Les mots de Marie 10

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:58

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Une dernière fois, la lectrice de Clive McCartney plongera dans L’outre-vie de Marie Uguay. Une dernière fois, elle offrira quelques lignes à qui voudra lire quelques vers. Et elle s’endormira avec ses mots.

Je n’ai plus d’imagination
ni de souvenirs forcément
je regarde finir le monde

et naître mes désirs

La saudade quand on est amoureux

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 22:10

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Et peut-être que la saudade, ce sentiment portugais si difficile à expliquer, ce sentiment de plus si fort et si intense qu’il fait vibrer le cœur en entier se trouve-t-il résumé dans ces vers de Luís Vaz de Camões quand on est amoureux :

Sans toi, tout me chagrine et m’impatiente;
Sans toi, je suis perpétuellement
Au plus fort de la joie dans la pire tristesse.

(in Sonnets, Éditions Chandeigne)

*toile de Daud Akhriev

Cette petite chose fragile

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J’étais cette petite chose fragile
Cette petite chose serrée entre ses bras
Dans un matin d’avril
Quand la nuit quitte les draps
Pour laisser place à l’amour
Qui se donne au grand jour

J’étais cette petite chose fragile
Qu’il regardait du bout des yeux
Presque cils contre cils
Dans un matin pluvieux
L’amour guidait nos mains
Nos lèvres savaient le chemin

J’étais cette petite chose fragile
Qui regardait le ciel
Du haut d’une ville
Aux amours éternelles
Nos corps se répondaient
Dans un amour parfait

J’étais cette petite chose
Qu’il serrait contre lui
Sous un soleil rose
Qui parlait d’infini
Et peu importe le temps
Et peu importe le vent

Dans ce matin d’avril
Une petite chose fragile
A dit toujours
Au bout de tous ses mots d’amour

(mai 2008)

*toile de Caroline Hunter

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