Lali

30 décembre 2011

Les vers de Cécile 7

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

L’enchantement lunaire endormant la vallée
Et le jour s’éloignant sur la mer nivelée
Comme une barque d’or nombreuse d’avirons,
J’ai rassemblé, d’un mot hâtif, mes agneaux ronds,
Mes brebis et mes boucs devenus taciturnes
Et j’ai pris le chemin des chaumières nocturnes.
Que l’instant était doux dans le tranquille soir!
Sur l’eau des rayons bleus étant venus s’asseoir
Paraissaient des sentiers tracés pour une fée
Et parfois se plissaient d’une ablette apeurée.
Le troupeau me suivait, clocheteur et bêlant.
Je tenais dans mes bras un petit agneau blanc
Qui, n’ayant que trois jours, tremblait sur ses pieds roses
Et restait en arrière à s’étonner des choses.
Le silence était plein d’incertaines rumeurs,
Des guêpes agrafaient encor le sein des fleurs,
Le ciel était lilas comme un velours de pêche.
Des paysans rentraient portant au dos leur bêche
D’argent qui miroitait sous un dernier rayon,
Et des paniers d’osier sentant l’herbe et l’oignon.
Les champs vibraient encor du jeu des sauterelles.
Je marchais. L’agneau gras pesait à mes bras frêles.
Je ne sais quel regret me mit les yeux en pleurs
Ni quel émoi me vint de ce cœur sur mon cœur,
Mais soudain j’ai senti que mon âme était seule.
La lune sur les blés roulait sa belle meule;
Par un même destin leurs jours étant liés,
Mes brebis cheminaient auprès de leurs béliers;
Les roses défaillant répandaient leur ceinture
Et l’ombre peu à peu devenait plus obscure.

Cécile Sauvage, Œuvres complètes

*choix de la lectrice de Raymond Rochette

Paysage sans bateaux

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:48

Jô n’attend plus rien. Comme si tout ce qui fait partie de l’espoir s’était enlisé il y a bien longtemps. Si longtemps. Et pourtant, Jô n’a pas l’âge de celles qui ont renoncé ou déjà tout vécu de ce que la vie apporte. Tout n’est pas derrière elle. Mais Jô n’y croit pas, n’y croit plus. N’y a peut-être même jamais cru.

À 38 ans, elle a choisi le renoncement. Il ne lui arrivera plus rien. C’est ce qu’elle pressent, ce qu’elle ressent. Ça ne fait pas pas mal, c’est juste un constat. Elle peut vivre avec. Elle vit déjà avec.

Cela, Maria Judite de Carvalho, l’auteure notamment de Tous ces gens, Mariana…, le dépeint avec finesse, sans tomber dans le pathos. Ce petit monde qui entoure Jô. L’homme qu’elle n’épousera pas. L’enfant qu’elle n’aura pas. L’amie qui parle, mais qui n’écoute pas. Celui qui est parti. Ces gens qui se tiennent au bord de sa vie, qui ne la connaissent pas vraiment, parce qu’elle n’a jamais tout à fait accepté qu’ils fassent partie de son intimité. Et aussi avec une certaine tendresse. Car, malgré tout, malgré le fait qu’elle ait abandonné, ou semble l’avoir fait, Jô est attachante. Émouvante.

On peut regarder les bateaux sans vouloir prendre la mer. C’est ce qu’il faut retenir de ce court roman qui fait vibrer en soi des rêves jamais éteints.

Bruxelles, Noël et Armando

Filed under: Signé Armando,Vos traces — Lali @ 15:28

De la Grand-Place aux Galeries Royales Saint-Hubert

en passant par la cathédrale des saints Michel et Gudule

Voici en images les récentes promenades d’Armando dans Bruxelles aux couleurs des fêtes.

Et l’hiver…

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 11:10

Et l’hiver qui est là alors qu’on se demandait s’il viendrait un jour. Et le froid qui est là, cinglant, mais dont on sait qu’il ne s’éternisera pas.

Et la neige qui craque sous mes pas.

Ce que mots vous inspirent 569

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Ce qui ne fait pas de bruit n’intéresse personne. (Pierre Karch)

*aquarelle de Christiane C. Wolff