Lali

18 février 2014

Les vers de Letitia 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

GELHAY (Édouard) - 4

depuis longtemps

j’ai oublié ton visage ton nom
l’effleurement de ta main

— comment écrire une ligne pour toi
qui as semé des croix en nous
en souvenir aussi —

ton visage ton nom l’effleurement de ta main

ils reviennent parfois comme si je sentais
une brise froide en plein été
le goût de cannelle
du gâteau de l’enfance
de la même façon que je sens
sans regarder une présence dans la pièce

je sais alors
qu’il n’y en a plus pour longtemps

Letitia Ilea, Apprivoiser le silence

*toile d’Édouard Gelhay

Ne me dites pas que la vie est simple

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 19:56

BULLEID (George Lawrence) - 2

Je pense parfois à elle. Elle dont le poste a été coupé à dix-mois de la retraite. Elle qui ne s’y attendait pas. Elle qui a quitté le bureau une dernière fois un jour où je n’y étais pas. Elle à qui je n’ai pu dire un véritable au revoir. Pour qui je n’ai pas trouvé les mots à écrire. Et pourtant, je sais ce qu’elle vit. Du moins en partie.

Et maintenant que trois semaines ont passé, peu à peu les mots me viennent. L’envie qu’on se voie hors de notre cadre habituel. Parce que nous avions du plaisir à discuter ensemble et que nous n’habitons pas loin l’une de l’autre.

Mais il y a en moi ce doute. Veut-elle couper les ponts avec ceux et celles qui ont fait partie de son quotidien pendant près de cinq ans? Y a-t-il des gens avec qui elle veut garder contact alors qu’elle fait face à une situation qu’elle n’a pas imaginée une seconde?

Je ne sais pas. Je sais juste qu’en ce qui me concerne il m’a fallu beaucoup de temps avant de faire le deuil de ce qui avait été ma vie pendant près de vingt-deux ans. Je sais aussi que des mois, voir des années, ont été nécessaires avant d’être en mesure de revoir certaines personnes. Parce que la blessure était là. Le retour en arrière impossible. Et que cette impression d’échec me suivait partout.

Peut-être aussi que j’ai attendu un signe qui n’est pas venu et qu’elle attend aussi un geste, un mot.

Ne me dites pas que la vie est simple.

*toile de George Lawrence Bulleid

Ce que mots vous inspirent 1122

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

MUNSINGER (Spence) - 2

Le bonheur, c’est savoir ce que l’on veut et le vouloir passionnément. (Félicien Marceau)

*toile de Spence Munsinger