Lali

1 décembre 2012

Duos d’amour 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

L’étrangère

Elle a les chevilles fines
et les mains gantées de rides légères
elle a les mains comme des poupées

Elle a des cheveux feuilles de houx
gerbe de blé or inflammable
elle a des cheveux de cuivre roux

Elle a l’ivresse de la démarche qui fait
pencher son corps vers les étoiles
elle marche comme les reines

Elle est venue de ce pays
où les femmes lavandières
ont des ailes sous leurs habits

Et des seins comme des abeilles
bourdonnant aux rumeurs de la nuit
des seins vivants comme des ruches

Elle est venue de ces rivages
où l’homme a les yeux de la mer
et le cœur comme un cheval sauvage

Elle c’est peut-être toi
qui emprisonne mes pensées
dans la grille de ses doigts

Toi qui emprisonnes mon regard
en ton regard de soie
Elle c’est peut-être toi

Paul-Louis Rossi
(extrait de Duos d’amour, anthologie de Christian Poslaniec)

*choix de la lectrice d’Ethel Léontine Gabain

Dommage…

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:19

Si l’idée était bonne, le résultat l’est beaucoup moins, non à cause du contenu, mais de la facture de cet album destinée aux petits. Mettre de l’avant les expressions sur les couleurs était en soi une riche idée : les expressions autour des sept couleurs de l’arc-en-ciel étant plus que nombreuses. Elles sont d’ailleurs pour la plupart réunies ici et de plus très bien expliquées, notamment celles-ci : en voir des vertes et des pas mûres, n’y voir que du bleu, être blanc comme une endive, en faire une jaunisse. De plus, la signification de chacune des couleurs nous est aussi fournie, au sens propre comme au sens figuré, dans l’Histoire comme au quotidien, dans toutes ses particularités.

Mais. Car il y a un mais, et un gros mais. La mise en page est loin d’être soignée. Écriture scripte et écriture cursive sont utilisées, ce qui élimine d’emblée certains jeunes lecteurs. De plus, les illustrations semblent sorties de livres d’il y a cinquante ans en plus d’être très moches. Vraiment. Je n’exagère pas.

Dommage. De vert de rage a rose bonbon était loin d’être un live sans intérêt. Mais on a négligé le contenant au profit du contenu alors que les deux sont importants, encore plus quand il s’agit de littérature jeunesse.

Au nom de la littérature de chez nous

Filed under: Revendications et autres constats — Lali @ 15:11


(illustration de Philippe Béha)

J’ai travaillé en librairie pendant presque un quart de siècle. Dans une VRAIE librairie. Autrement dit, une librairie indépendante. La littérature québécoise était à l’honneur dans toutes les sections, notamment dans la section jeunesse. Plus de la moitié de chacune des deux vitrines était consacrée à la littérature de chez nous. Mon patron y avait cru. J’y croyais aussi. Nous n’étions pas d’accord sur tout, mais nous nous entendions quand il s’agissait de donner sa place à la littérature d’ici.

La gangrène qui s’étale aujourd’hui au grand jour était déjà là il y a 20 ans. Moins évidente. Le père se taisait et n’en faisait qu’à sa tête, embobinant lecteurs, journalistes, éditeurs et distributeurs comme nul autre. Au détriment des écrivains. Le fils aussi n’en fait qu’à sa tête. Mais lui il parle. Et ça va finir par lui coûter cher.

Demain, à 14 h, je serai là. Rue Saint-Denis. Parce que j’appuie Philippe Béha. Et ceux qui l’appuient.

Je ne cesserai jamais de croire en la littérature jeunesse de chez nous.

Elle a le temps

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Elle a le temps. Mais pas tant que ça. Juste assez pour finir son texte destiné à la toile de la semaine. C’est en effet dans 24 heures exactement que seront validés vos textes. Vous n’avez pas oublié le vôtre, n’est-ce pas?

*toile de Giovanni Battista Filosa