Tout s’estompe 4
Au seuil de ma porte
mes envies de toi
déposées
À l’ombre de ton corps
ma vie
incendiée
Danyelle Morin, Ici, tout s’estompe
*choix de la lectrice de Gheorghe Vanatoru
Au seuil de ma porte
mes envies de toi
déposées
À l’ombre de ton corps
ma vie
incendiée
Danyelle Morin, Ici, tout s’estompe
*choix de la lectrice de Gheorghe Vanatoru
À l’heure où vient de paraître Minou, Minou, un album qui lui est particulièrement cher, Marie-Francine Hébert ne peut pas nous dire combien de titres elle a fait paraître en plus de trente ans, qu’il s’agisse de théâtre, de romans et d’albums jeunesse, ou de littérature pour les adultes. « Je n’ai jamais fait le compte. Ce n’est pas maintenant que je vais commencer! »
Et pourtant, combien de chemin parcouru depuis Slurch, non paginé, publié en collaboration avec La Barre du jour en 1970 et Cé tellement « cute » des enfants, pièce de théâtre publiée par l’UQAM en 1974, puis par les Quinze l’année suivante. Tant et si bien que certains en ont même oublié qu’elle a écrit pour la télévision et qu’elle a été poète à une époque de sa vie! « Quand on me demande combien de temps j’ai pris à écrire le livre qui vient de paraître, je réponds un mois, deux mois, ou parfois trois mois. Ce qui représente le temps à mettre sur papier ce qui a mûri pendant dix ans et que j’ai écrit plus d’une fois… »
Il est vrai que Marie-Francine Hébert, grand-mère depuis peu, est tellement attitrée à la littérature jeunesse qu’on ignore parfois qu’elle a fait autre chose et encore récemment. En effet, paraissait en 2009 chez Québec Amérique L’âme du fusil, son premier roman destiné aux adultes.
Illustré par sa fille Lou Beauchesne, L’âme du fusil est la première collaboration mère-fille, laquelle se poursuit avec Minou, Minou, paru aux éditions Planète Rebelle il y a quelques mois. « Si ce livre existe, c’est grâce à Lou. C’est elle qui a ressorti un texte que j’avais écrit à son intention quand Minou, qui avait été notre compagnon pendant vingt ans, est mort. Elle trouvait que le texte méritait d’être diffusé et avait envie de l’illustrer. »
Minou, Minou raconte l’histoire d’un chat, du jour de son adoption à ses derniers moments. Écrit pour consoler celle qui venait de perdre celui qui avait son fidèle compagnon, le texte se déploie et prend son envol en devenant l’album qu’il est maintenant. « Le chagrin est quelque chose d’universel, m’a glissé Lou en avril dernier quand elle m’a présenté Minou, Minou. C’est pour ça que je voulais partager cette histoire avec d’autres. »
Le résultat est à l’image de tous les livres de Marie-Francine Hébert. Fort, grave, mais avec une tendresse immense. Minou, grâce à son auteure, est un formidable narrateur. Minou, par l’entremise de son illustratrice, est illustratrice.
Trois fois lauréate du Prix M. Christie et autant de fois du Prix Alvine-Bélisle, Marie-Francine Hébert a reçu en 2004 le Prix Marcel-Couture. Celle dont le Venir au monde a vendu plus de 150 000 exemplaires pourrait s’asseoir sur ses lauriers. Mais non. « Il y a toujours moyen de faire mieux, de dire autrement, de changer l’angle, d’aborder de nouveaux sujets. C’est pour ça que je travaille déjà à autre chose. Je suis loin d’avoir dit mon dernier mot! » On ne s’en plaindra pas…
Heureusement que j’ai photographié il y a quelques jours le décor de Chantal, qui habite l’immeuble voisin de celui où je vis, elle au rez-de-chaussée et moi au deuxième, parce qu’avec tout ce qui est tombé de neige, de pluie et de verglas depuis lundi, le décor que je vois d’en haut n’a plus du tout le charme qu’il avait. Une bonne partie s’est même effondrée sous le poids de la neige du jour… Hélas.
Bientôt Noël. Avez-vous pensé à vous faire un cadeau? Un cadeau qui dure un an (ou plus) et qui vous arrive par la poste tous les trois mois, ça vous dirait?
Pensez à vous abonner à XYZ. La revue de la nouvelle.
C’est la seule revue littéraire québécoise consacrée à ce genre littéraire. Et de plus, une revue de grande qualité. Je le dis en connaissance de connaissance de cause. Pas juste parce que j’y ai publié à quelques reprises depuis 1991, ni parce que je suis membre du collectif depuis 1996, mais parce que tous ceux à qui je l’ai fait connaître me le disent. Et que tous ceux qui l’animent croient en elle.
Et puis, n’oublions pas que ce sont les abonnés qui permettent à une revue, à un orchestre ou à un théâtre de demeurer en vie et de prendre de l’expansion. Sans eux, une grande part de la culture émergente ne serait jamais diffusée.
S’abonner* à XYZ. La revue de la nouvelle, c’est un geste pour soi et pour la littérature.
*Détails ici.