Poèmes du pays des pralines 9
C’est un poème de Karel Logist qui a retenu toute l’attention de la lectrice de Kevin William McEvoy, quand elle a ouvert Ici on parle flamand & français. Si bien qu’elle a laissé le livre ouvert là, sur ce poème. Pour nous.
La fenêtre
Celui qui regarde, par la fenêtre
d’une habitation étrangère,
un quartier tranquille et voisin
parsemé de petits jardins
peut un instant rêver
qu’il est chez lui, en sûreté.
Il regarde la pluie d’or du cytise,
la couleur chaude et lourde
des giroflées habillées de velours
et plus loin les narcisses.
Et il se demande si lui
qui volontiers habiterait ici
ne se sent pas calme et content,
ne fûr-ce que pour un instant,
et si cette jeune femme mignonne,
là-bas, près des anémones,
ne presse pas, la nuit,
dans ses bras, un ami
qui à son tour, dans le matin,
par la fenêtre ouverte,
lorgne un autre jardin
rempli de fleurs qui sentent bon
et charmé, plein d’espoir,
rêve alors d’un bonheur
qui n’a pas encore de nom.