Jeu de reflets 3
Le recueil de Nuno Júdice était là. Attendant qu’elle y entre. Qu’elle s’imprègne des mots. Qu’elle ne résiste pas au déluge de sentiments qui allait se faire. Et la lectrice de Claude Buck a cédé. Coup de cœur pour ces quelques lignes.
LA DÉCLINAISON DE LA PERSPECTIVE
Tu m’enseignes le chemin des profondeurs :
les marches que l’on descend jusqu’à ce qu’il n’y ait plus
d’autres marches; la limite entre l’air et l’eau,
la terre et le feu. C’est là que la lumière
s’achève : reflets harassés dans un désir
d’ombre.
Je descends l’escalier sans toi : le bras
qui se brise dans la déclinaison de la perspective,
un regard noyé dans les alphabets sous-
marins de la mémoires. Alors, je te cherche
sur le cadre du miroir. Une vitre
s’embue de ton absence.
J’oublie tout, à la fin. Seule
la lumière survit en chaque recoin,
comme si toutes les lignes avaient fui
entre les vers.