Lali

8 septembre 2007

La lectrice de la rue Fairmount

ruefairmount

Je suis allée chercher des bagels ce samedi-là. Je voulais qu’Armando goûte à cette spécialité yiddish quand ils sont encore tout chauds et qu’ils fondent dans la bouche.

Armando n’a pas passé trop de temps dans la boutique. Ses yeux se sont arrêtés ailleurs.

Je sais qu’elle l’entendra

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 7:23

bartholoty

Je ne sais pas si elle lisait des histoires à ses filles, comme le fait la lectrice de Marius Bartholoty, parce que je l’ai connue à l’heure où les mères ne lisent plus de contes, parce que leurs filles sont trop grandes et que n’est pas encore venu l’âge d’être grand-mère.

Je sais seulement l’accueil de celle que je ne me rappelle pas avoir appelé Madame, mais toujours Monique. Je sais seulement que de toutes les mères d’amies et et amis, ce n’est que d’elle dont j’ai été proche. J’ai souvenir de diners au restaurant, de soupers chez elle, de gâteaux qu’elle me faisait. J’ai souvenir de ses yeux pétillants qui ne cesseront jamais de pétiller dans ma mémoire. Même si la mort vient de la prendre dans ses bras. Trop vite. De toute manière, c’est toujours trop vite, trop tôt, jamais au bon moment, la mort.

Je sais aussi que devant la mort nous nous trouvons démunis. Avec les mots qu’on voudrait trouver pour apaiser mais qui se dérobent. Avec tous les mots qu’on aurait encore voulu dire, mais qu’on ne dira pas.

Je sais seulement qu’elle aurait voulu entendre de moi une phrase. Une seule. Je l’écrirai ici pour elle. Je suis heureuse. Je sais qu’elle l’entendra.

N’importe qui

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 0:35

c.a.

Plaire à tout le monde, c’est plaire à n’importe qui.[ Sacha Guitry ]

Plaire à tout le monde ne l’a jamais intéressée. Plaire à quelques-uns lui suffit. Ceux qui acceptent qu’elle soit ce qu’elle est, ceux qui ne posent pas de jugement sur ses gestes ou ses rêves, ceux qui ne font pas cas qu’elle ne veuille entrer dans aucun moule, ceux qui savent se taire plutôt que de meubler par des mots insipides.

Peut-être que tout ça vient du fait que sa mère a toujours cultivé sa différence plutôt que de faire d’elle une adolescente pareille aux autres. Peut-être que ça vient des regards posés sur elle quand cela la dérangeait encore. La lectrice de Cindy Agathocleous ne se souvient plus de la minute où c’est arrivé. Où elle a saisi qu’il ne sert à rien de vouloir plaire à tout le monde. Et ce n’est pas important.

Seul importe ce modus vivendi. Qui écartera les n’importe qui. Pour qui elle serait aussi n’importe qui.