Lali

12 décembre 2011

Louky n’écrira plus

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 11:13

J’avais 19 ans. J’avais encore tant à lire, tant à découvrir. Tout, presque tout, quand les mots de Louky Bersianik ont croisé mes jours. C’est son éditeur de l’époque qui me l’a fait lire alors que j’apprenais ce métier de libraire qui allait être le mien pendant un environ un quart de siècle.

Quelques années plus tard, une amie me l’a présentée. Louky avait écrit une chanson pour elle. Une magnifique chanson. Qui traîne sûrement au fond d’un tiroir. Judith ne chante plus.

Louky n’écrira plus. Elle s’est éteinte le 3 décembre dernier à l’âge de 81 ans. Mais je n’oublierai jamais son regard, sa simplicité, sa générosité.

Et pour lui rendre hommage, j’ai ouvert Axes et eau d’où j’ai tiré ces vers :

il ne reste rien d’elle ici
qu’une mémoire très vive
un corps d’embrun absolu
barrage à l’agression
elle n’est plus ici
des cernes uniques traces
jusqu’aux joues si aiguës
ailleurs sont les larmes
rosée peinte
au paysage ancien
le feuillage très épais
ou buée pour la présence
amoureuse des regards complices
accordés sans peine

*toile de Wayne Thiebaud

25 novembre 2011

C’est la Sainte-Catherine!

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 14:04

Quand j’avais l’âge de la demoiselle de la toile, ma sœur et moi attendions avec impatience la fin novembre. Pas parce que cette date indiquait que les vacances de Noël approchaient. Pas parce que nous aimions la neige, les bonhommes de neige, les tunnels sous la neige et le chocolat chaud après une heure ou deux passées dehors. Mais pour bien autre chose.

En effet, fin novembre, ça voulait dire pour nous, c’est-à-dire ma grand-mère maternelle, ma mère, ma sœur et moi, l’occasion de cuisiner toutes les quatre et de nous amuser. Il me suffit d’ailleurs de fermer les yeux pour revoir la cuisine, la farine sur le plancher et le tablier de ma grand-mère. Il me suffit de fermer les yeux pour nous voir, Monique et moi, étirer la tire de bord en bord de la cuisine en riant. Pour voir ma mère sortir ses ciseaux et ma grand-mère le papier ciré.

C’était l’heure de la tire Sainte-Catherine, une recette de chez nous transmise depuis plus de 300 ans de génération en génération. En voici la recette, tirée de La cuisine raisonnée :

Ingrédients :
1 tasse de mélasse
1 1/4 tasse d’eau bouillante
3 c. à soupe de vinaigre
3 tasses de sucre blanc granulé
1/2 tasse de beurre fondu
1/2 c. à table de crème de tartre
1/2 c. à table de vanille
1/2 c. à thé de bicarbonate de soude (soda)

Préparation :
1. Placer la mélasse, le sucre, l’eau et le vinaigre dans une casserole.
2. Quand le mélange bout, ajouter la crème de tartre.
3. À la fin de la cuisson, incorporer le soda passé au tamis et le beurre fondu.
4. Quand le sirop est cassant dans l’eau froide, le verser dans un plat beurré.
5. Étirer, couper et envelopper dans du papier ciré ou du papier parchemin.

Maintenant, il ne me reste plus qu’à convaincre Monique et maman de faire de la tire l’an prochain…

*dessin de Tani Kristine C. Bocaya

10 novembre 2010

C’était il y a trois ans…

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Des nuages vinrent du bleu, un univers et un regard sur celui-ci. Et la blogosphère ne fut plus la même. Armando venait de se joindre à elle.

Il y a trois ans, du bleu dans mes nuages entrait dans nos vies.

Heureux bloganniversaire à celui qui l’anime inlassablement, avec fougue, avec humour, en musique, en photos et en mots. Et longue vie au bleu!

*toile de Rafal Olbinski

19 juillet 2010

Merci Bernard!

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Et s’il n’avait pas croisé ma vie sous les traits d’Isidore Beautrelet dans un épisode de la série Arsène Lupin, aurais-je dévoré les livres de Maurice Leblanc? Peut-être pas. Je sais seulement qu’il est pour beaucoup dans ma passion lupiniesque d’adolescente et qu’à l’heure où il n’est plus, c’est cette image de lui qui me vient en tête alors que je chante le générique final de la série. Et que j’ai envie de lui dire merci.

15 décembre 2009

Pour oublier ses rides et la neige

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Et un matin, on a envie d’une odeur qu’on n’a pas portée depuis des années. Comme ça. Et de sa boîte on sort Loulou. Et on oublie ses rides, la neige dehors, les bottes qu’il faut enfiler. C’est l’été, on a 25 ans et on se croit aussi belle que Louise Brooks.

22 novembre 2009

Deux jours dans mes souvenirs 48

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 23:01

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C’est sur une toile de l’artiste Richard Lance Russell que je fermerai ce soir le livre de mes souvenirs. Ils n’étaient pas bien loin, il suffisait de les cueillir et de les partager.

Puissent certains d’entre eux vous avoir fait sourire. Ou fait remonter à la surface les vôtres, qui ne sont peut-être pas si éloignés des miens.

Un jour, j’y reviendrai, je le sens. Et ce jour-là, je ne sais pas encore quand, je vous raconterai ces livres et ces personnages que j’ai tant aimés enfant. À suivre, donc!

Deux jours dans mes souvenirs 47

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 22:01

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C’est à onze ans que j’ai eu mon premier « emploi ». Un emploi d’été, il va sans dire. Quelques heures par semaine, je faisais la livraison à la pharmacie de mes parents, à pied ou à bicyclette selon la distance et accompagnée de mon grand-père paternel si c’était après souper. Et bien entendu que j’avais mes clients préférés. Entre autres, une dame qui avait un magnifique chow-chow que je pouvais caresser chaque fois que je livrais quelque chose. Lequel s’empressait de me montrer sa langue. Bleue. Ça me fascinait.

*toile de Jose Enrique Pinaglia Gavira

Deux jours dans mes souvenirs 46

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Un jour, mon grand-père, qui adorait nous gâter, est arrivé avec un minuscule poste de radio orange assorti d’un écouteur qu’on glissait en douce dans l’oreille. Petit, le transistor se glissait fort bien sous l’oreiller et il suffisait d’appuyer la tête sur celui-ci du côté de l’écouteur pour faire croire que je dormais profondément alors que j’écoutais la fin du match de hockey du mercredi soir que je n’avais pu voir à la télé jusqu’à la fin…

*toile de Mark Norseth

Deux jours dans mes souvenirs 45

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Fin d’après-midi, le jour de mes sept ans. Papa nous avait fait la surprise d’arriver plus tôt et solennellement il a ouvert le coffre de la voiture parce que mon cadeau était là. Pas de papier d’emballage, pas de ruban, pas de chou, rien, mais un cadeau tout bleu! Une bicyclette que je me suis empressée d’enfourcher comme si j’avais fait ça toute ma vie, sous les cris de maman, affolée de me voir partir à l’aventure!

*toile de Valerie Makant

Deux jours dans mes souvenirs 44

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 19:01

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Je me souviens du premier Petit Larousse illustré familial. Ça devait être en 1968 ou 1969. Il avait une couverture rouge avec un L stylisé dessus. Il était beau, il sentait l’encre. Et tous les jours je l’ouvrais à la page des drapeaux avec la ferme intention de les connaître tous.

Un jour, j’ai quitté la maison. Je l’ai emmené avec moi. Il était couvert de papier collant, il ne pouvait plus servir qu’à quelqu’un qui s’était attaché à lui.

*toile signée Henri Lebasque

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