Le monde terrible 4
Je marchais dans la nuit pluvieuse,
Et, à la fenêtre d’une vieille maison,
Je reconnus les yeux songeurs
De ma douleur- En larmes, solitaire,
Elle fixait les horizons humides…
Je restais là, à l’admirer,
Comme si j’avais, sous ses traits,
Reconnu ma jeunesse enfuie.
Un regard. Et mon cœur se serre,
La lumière s’éteint. C’est l’aube.
Et le matin humide toque
À sa fenêtre abandonnée.
Alexandre Blok, Le monde terrible
*choix de la lectrice de Denis Chiasson