Lali

5 septembre 2013

Les herbes hautes 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

L’énoncé des visages — toute douceur,
toute lenteur —
en proche rive d’herbes hautes
car les rêves sont épars et nous errons le long
des fleuves
en si grande douleur, à fleur de temps, au nord
des sables.

Marianne Walter, Les herbes hautes

*choix de la lectrice de Ray Tsang

balises

savoir l’impossibilité
et pourtant et malgré
croire possible
tracer les balises
même si sentir pressentir
que tu les effaceras
d’un mot ou d’un regard

(août 2013)

*toile de Catherine Monmarson

Tchao Papy

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 20:43

Pas question de placer son grand-père sous prétexte qu’il commence à perdre de plus en plus la mémoire. Pas question de l’enfermer dans une maison où il perdra sa liberté. Pas question de faire de lui un vieux alors qu’il a le cœur encore jeune. Vraiment pas. Ça ne se passera pas comme ça, se dit Léo.

Alors, quand Hippolyte, son grand-père, lui propose de prendre le large, Léo accepte sans conditions de suivre l’homme de soixante-dix-neuf ans pour une destination inconnue afin de lui permettre d’échapper à sa famille un peu trop conventionnelle à leur goût. Et tant pis si ce n’est pas raisonnable.

Et tant pis aussi si la fin est « arrangée avec le gars des vues ». Il y a tant d’amour et de complicité dans ce roman pour ados qu’on peut bien pardonner à l’auteure, dont c’est le premier roman, une fin rose bonbon. Car elle pose un regard touchant sur le lien indéfectible qui unit un grand-père à son petit-fils en même temps qu’un portrait juste de cette maladie qui vous fait oublier des détails essentiels et parfois mettre votre propre vie en péril.

Tchao Papy marque une belle entrée en littérature de la part de Laeticia Brauge-Baron. On ne peut que lui souhaiter une longue, une très longue carrière afin qu’elle puisse continuer à nous raconter avec autant de tendresse et d’humour les grands et petits moments de la vie de personnages attachants.

Titre pour le Défi Premier Roman

On a six ans une seule fois

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 11:54

Il est sorti en courant de l’école, un livre à la main, le sac sur le dos, et les yeux brillants, alors que j’arrivais à la hauteur de la cour en même temps que sa mère, celle-ci venant d’une autre direction.
– Maman! Maman! C’est le plus beau jour de ma vie! Les enfants de 1re année peuvent faire du théâtre! Je vais faire du théâtre! Moi! Maman, tu vas m’inscrire? Tu vas le faire? Je suis content, tellement content!
– Bien sûr, poussin, que je vais le faire!

Le reste de la conversation m’a échappé. J’allais vers le nord, eux vers le sud. Je souriais sûrement autant que le gamin.

Il y a comme ça des instants qui font votre journée. Des moments qui ont le pouvoir de vous attendrir, de vous ramener à vous-même, aux riches heures de l’enfance où tous les rêves sont réalisables, à cet amour pour le théâtre qui ne vous a pas quittée depuis vos quatre ou cinq ans, depuis cette première fois, lorsque vous avez assisté à une pièce pour enfants d’André Cailloux.

On a six ans une seule fois.

*illustration de Lucia Brandao

Ce que mots vous inspirent 1006

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Ce qui te manque, cherche-le dans ce que tu as. (Koan zen)

*toile d’Ercan Baysal