
J’avoue que la lecture de La liseuse de Paul Fournel m’a laissée assez perplexe. Peut-être parce que dans sa volonté de faire quelque chose de très original, l’auteur a écrit une énorme farce pour nous faire réfléchir sur le sens que pourrait prendre l’arrivée des liseuses électroniques et des applications en tout genre qui pourraient s’y attacher, si bien entendu on accepte de suivre le mouvement.
En ce qui me concerne, je n’ai pas suivi. J’ai perdu pied dans le dédale des délires de l’auteur qui met en scène un éditeur on ne peut plus traditionnel à qui on impose une liseuse pour lire ses manuscrits. Puisqu’il faut bien être de son temps. Ce qui ne fait pas le bonheur de notre homme. Dans un premier temps. Parce qu’il finira par se laisser prendre au jeu ou du moins à en donner l’impression. Et même à embaucher une équipe de jeunes pour jouer avec lui dans ce terrain de jeu que constitue le nouveau monde de l’édition électronique.
Je suis encore étourdie. Mais je peux comprendre que certains aient eu beaucoup de plaisir à lire ce livre. C’est en effet un livre-jeu, une comédie mettant en scène notre époque où la nouveauté est vite périmée, un roman qui bouscule les idées établies. Et surtout : un roman qui vous donne envie de lire un livre qui ne soit pas électronique. Pour caresser le papier. Humer l’encre. Avoir les pieds dans la réalité.
Et si c’était là le but non avoué de l’auteur que de nous faire aimer les « bons vieux livres »? Me voilà perplexe à nouveau.
Titre pour le Challenge « Le nez dans les livres » 