Lali

12 juin 2008

Anecdotes de libraire 18

Filed under: Anecdotes de libraire,Couleurs et textures — Lali @ 7:26

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Il y a comme ça, des moments qui me reviennent en tête et que je ne peux chasser tant que je ne vous les ia pas racontés. Et je crois que celui-ci va vous faire sourire. Enfin, je crois.

-Je voudrais À la recherche du temps perdu. Vous l’avez?

Bien entendu que tout libraire qui se respecte a sur ses rayons tous les tomes. Et bien entendu qu’une fois sur deux, le client regardera le libraire, perplexe.

-Mais je ne vous ai demandé qu’un livre…

*toile de Dora Hotzhandler

11 juin 2008

Les vers de Sophia 13

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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La lectrice d’Armand Guillaumin est restée troublée. La lecture de Malgré les ruines et la mort l’a atteinte à un point tel que son univers a presque basculé. Qu’elle a perdu pied, prise dans le tsunami des sentiments, dans une vague déferlante hors de son contrôle. Parce que des mots. Des mots qui la rejoignaient.


Pénélope

Je défais pendant la nuit les mailles du chemin.
Je n’ai point tissé la vérité.
Mais le temps, pour remplir ce temps si mort.
Et chaque jour je m’éloigne et chaque nuit je me rapproche.

ce que je ne saurai jamais

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les mots viennnent parfois
se poser sur la plage blanche
je ne savais rien d’eux rien de moi
rien de leur caresse sur mes hanches
mais eux savaient
ce que je ne saurai jamais

(juin 2008)

*toile d’Eva Hradil

Ce que mots vous inspirent 33

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

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Il y a toujours mille raisons pour s’enfermer. Sortir est beaucoup plus difficile.
[Claudie Gallay]

Décidément, la citation de la semaine dernière a connu un succès inespéré. C’est Denise qui va être heureuse, elle qui porte si souvent à elle toute seule le poids de cette catégorie.

La citation de Claudie Gallay connaîtra-t-elle le même succès? C’est ce que se demande la lectrice de Roxanne Yamins qui a déposé pour vous cette phrase. Laquelle restera là jusqu’à mercredi prochain, moment où je validerai tous les commentaires d’un blog en déposant une nouvelle phrase, comme je le fais chaque semaine, pour ce que mots vous inspirent.

Bon mercredi et que l’inspiration vous anime!

Les lampadaires

Filed under: Vos traces — Lali @ 7:48

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Lampadaires de jour, lampadaires qui éclairent celui qui passe, lampadaires qui nous saluent. Grâce à la complicité infaillible de Denise, toujours à l’affût de trésors à nous faire partager.

On vivrait bien ainsi tous les trois

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 6:33

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Et certains matins, je me dis que je serais bien cette lectrice peinte par J. Malake. Parce que certains matins, il me semble que j’aimerais bien la compagnie de chats, comme quand j’étais adolescente. Qu’eux et moi on s’entendrait à merveille, chacun muré dans son silence et se faisant des signes pour une caresse, sans mot. Et qu’eux, comme moi, on aurait tous nos occupations. Et qu’on vivrait bien ainsi tous les trois.

Et je me dis que non, je ne peux pas cantonner des chats à un appartement, que les chats sont faits pour courir après les papillons. Pas juste me tenir compagnie. Et je regarde la toile et je me dis qu’un jour je vivrai peut-être au rez-de-chaussée.

La page 123

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 6:22

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J’ai été taguée… Et comme ce tag me plaît, je le fais.

Je dois saisir le livre le plus proche, l’ouvrir à la page 123, chercher la cinquième phrase et recopier les quatre phrases suivantes…puis taguer 5 personnes.

J’avoue, ce n’est pas le livre le plus proche, ni le deuxième plus proche, mais le troisième, puisque les deux premiers ne faisaient pas 100 pages. Voici donc un extrait de Train de nuit pour Lisbonne de Pascal Mercier que je traîne depuis des mois, parce que je n’ai pas envie de le finir.

Il ne savait même plus comment on dit « bonjour » en portugais.

« Bonjour », dit-il en français d’une voix enrouée, tandis que la femme continuait à le regarder en silence, alors il tira de sa poche le livre de Prado, l’ouvrit à la page du portrait et le lui montra.

« Je sais que cet homme, un médecin, a vécu et travaillé ici, poursuivit-il en français. Je… je voulais voir où il a habité, et parler avec quelqu’un qui l’a connu. »

Amusant que le personnage ait lui auussi ouvert un livre…

Et maintenant, à Cat, Denise, Agnès, Reine et Flairjoy de jouer le jeu. En toute liberté. Ici pour celles sans blog et chez elle en ce qui concerne Cat.

*toile de Martha Lechner Spak

10 juin 2008

Les vers de Sophia 12

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Elle savait. Ou plutôt, elle sentait. La lectrice de Jean-Jacques Henner pressentait avec une assurance quasi inébranlable l’effet que les mots de Sophia de Mello Breyner auraient sur elle. Parce qu’elle avait lu ceux que d’autres avant elle avaient laissés ici. Oui, elle savait, elle sentait, elle pressentait. Tout cela. Même avant de lire ces mots :

Ô poésie – je t’ai tant demandé!
Terre de personne, celle où j’habite.
Je ne sais plus qui je suis – moi qui survécus
Quand le roi fut tué et le royaume partagé.

Ils auraient voulu que le temps s’arrête

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:58

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Ils auraient voulu que le temps s’arrête. À cette minute, exactement. Qu’ils soient à jamais et pour toujours dans ce bonheur retenu par l’artiste d’origine hongroise Bernard Karfiol. Mais les minutes ont continué à tourner. Et même si cet instant toujours leur manquera, quand ils en parlent, ils se disent qu’ils l’ont vécu. Qu’ils ont eu cette chance unique de le vivre. Intensément. Et que jamais on ne pourra retirer de leurs souvenirs ce moment heureux.

Il ne sert à rien d’imaginer demain

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:52

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Quand certains soirs le vent souffle, qu’il fait une lourdeur tropicale, que là-bas au loin le ciel s’éclaire et qu’il s’agite bruyamment, la lectrice de Jeongik O n’arrive à ouvrir aucun livre. Elle écoute l’orage. Elle y lit des présages. Elle joue avec les nuages. Elle pense à ces endroits où elle ne vivra jamais, à tous ces livres qu’elle n’aura pas le temps de lire, au temps qui passe.

Et le ciel se zèbre à nouveau et efface tous les présages. Il ne sert à rien d’imaginer demain ou après-demain.

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