Quelques vers d’Eugénio 16
C’est la lectrice de Ken Kewley qui aura droit au recueil d’Eugénio de Andrade une dernière fois. Et c’est émue qu’elle a choisi ces vers pour nous.
Sur des flancs et des navires
Il y avait encore un autre jardin celui de ma vie
exigu il est vrai mais celui de mon regard
ce sont peut-être deux oiseaux qui s’aiment
l’un sur l’autre ou deux chiens debout
et c’est toujours la même inquiétude
ce délire blanc ou la rumeur
de la pluie sur les flancs et des navires
l’hiver va venir
sur la paille encore chaude la main
une douceur d’abeille très jeune
c’était le souffle lointain des matins sur la mer
et j’ai dit en sentant ses pas dans les patios du cœur
c’est le silence c’est enfin le silence
qui va s’abattre






