Un recueil qui a trente ans 8
Ce soir avait lieu l’improbable rencontre entre la lectrice du peintre britannique Charles West Cope et le poète québécois Robert Mélançon. Une rencontre rendue possible grâce à la poésie, grâce au recueil intitulé Peinture aveugle, grâce à ces quelques vers :
Le verger perdu
C’étaient des matins d’où jaillissaient
Froissements d’ailes dans le ciel
Semblable à tes yeux où luit
Un soleil de la plus belle eau.
C’étaient des pierres offertes
Au regard, aux pommes : la pluie lavait
Les ardoises, la chaussée : des cris
Montaient d’une cour sertie dans ses murs,
J’étais les pierres, l’air mouillé,
La pluie pierreuse, octobre
Et, labyrinthe, la nostalgie anticipée.