La lectrice des rives et des bords de mer
Les rêves qu’on lance dans l’Atlantique d’une plage de Bretagne ou d’un port de Nouvelle-Angleterre finissent-ils par se rejoindre quelque part entre les deux? Finissent-ils par engloutir les larmes versées dans la Mer du Nord ou les espoirs jetés comme une poignée de sable dans la Méditerranée? Retrouvent-ils les quelques lignes d’un poème qui s’est oublié dans les vagues du Pacifique?
Peut-être bien. Peut-être pas. Il y a tant de lacs, tant de rivières, tant de fleuves et quelques océans pour avaler les mots que la lectrice de Grace Cossington Smith lit tout haut depuis des années avec pour seuls complices les eaux des paysages où elle s’asseoie. Sans savoir ce qu’ils deviendront. Sans savoir s’ils se mêleront aux rêves et aux espoirs qu’elle a pu laisser sur leurs rives.
Tout en lisant, la lectrice s’est souvenu d’une chanson de Salvatore Adamo !
Le ruisseau de mon enfance
Parle-moi de mon enfance, mon vieux ruisseau
Du temps où coulait ma chance au fil de ton eau
Parle-moi des doux délires de mes tendres années
Les bleuets qui les fleurirent sont-ils à jamais fanés ?
Parle-moi de ces dimanches où je venais te confier
En timide voile blanche, mes rêves de papier
Parle-moi tant que j’y pense de mon premier amour
Il était tout innocence, a-t-il duré toujours ?
Parle-moi de mon enfance, mon vieux ruisseau
Du temps où coulait ma chance au fil de ton eau
Coule coule mon enfance au fil du souvenir
C’est un jeu perdu d’avance que de la retenir
Car le vent de l’insouciance un jour lâcha ma main
Je vins pleurer en silence et larmes tu devins
Champs de roses champs de ronces que j’avais traversés
Je viens chercher réponse, qui de vous m’a blessé ?
Parle-moi de mon enfance, mon vieux ruisseau
Du temps où coulait ma chance au fil de ton eau
Je suis tombé le nez dans un rêve, c’est la faute au ruisseau
Cœur meurtri je m’en relève, c’est la faute à son eau !
Comment by Denise — 30 janvier 2008 @ 9:02