En vos mots 874
Qui dit dimanche au pays de Lali dit une nouvelle scène livresque à faire vivre en vos mots. Or, comme le froid persiste, j’ai choisi pour vous une scène qui réchauffe, imaginée par l’illustratrice Stanimira Petrova. Puisse-t-elle titiller votre imagination!
Comme le veut l’habitude, aucun commentaire ne sera visible avant dimanche prochain. Cele vous laisse donc le temps de lire les textes que vous avez écrits pour donner vie à l’illustration de la semaine dernière, et d’écrire quelques lignes. C’est avevc plaisir que nous vous lirons.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous les envomostistes et à celles et ceux qui les lisent.
Presque tous les bocaux sont étiquetés. Leur contenu est prêt pour un hiver peut-être long. De quoi hiberner! Le gnome, gardien de la maison, met la dernière main à cette tâche, pendant que Gaël cherche une recette dans ses livres. Va-t-il utiliser la farine de châtaigne, celle de lupin, celle de seigle? Hier il a confectionné des muffins à l’orge et aux amandes: délicieux, avec la tisane de plantes du jardin qui frémit sur le vieux poêle. Il vient d’y remettre un bûche d’ailleurs. Cette ambiance feutrée, et le confort d’avoir tout ce dont ils ont besoin à portée, tout cela lui donne le sourire aux lèvres. Il va mélanger diverses farines, et ajouter des noix et des petits raisins. Les récoltes on été bonnes cette année. Ils ont eu tout juste assez de bocaux pour accueillir leurs réserves! De la théière pansue et rouge émanent de délicats arômes fleuris, boisés, fruités. Tandis que de la tasse du même écarlate montent des volutes, qui se terminent par un coeur.
Comment by anémone — 27 janvier 2024 @ 15:57
Lisbonne, 28 janvier 2024
Ma chère B.,
Bercé par la méditation de Jules Massenet, j’observe, avec une curieuse minutie, la petite lectrice sagement concentrée sur son livre. Partagé entre la maladive envie de savoir ce que la retient tant dans ce bouquin et la rationalité humaine de me dire qu’il me serait stupide de briser l’harmonie de cet instant.
Les moments baignés de sérénité sont déjà tellement rares, tellement uniques, qu’il faut les laisser perdurer.
Puis, j’ai pensé à toi. Aimes-tu t’envoler, à corps perdu, dans l’univers inépuisable de la lecture?… Je dirais, quelques lignes de Tomas Tranströmeer, Rimbaud, Nelligan ou encore Hugo, que je dévore, comme autant de remèdes contre la tristesse.
T’arrive-t-il de te perdre sur les ailes d’un prélude de Bach, dans un air de Pachelbel ou dans un frisson d’Albinoni jusqu’à oublier les souffrances de nos âmes si souvent noyées dans quelques notes de piano. Je te parle de La solitude d’Alain Lefèvre ; des Lumières d’Alexandra Stréliski ou encore de La fin du jour d’André Gagnon.
Je ne sais rien. Je mentirais si je disais le contraire. Je sais si peu de toi. Me parviennent de lointains et légers nuages de souvenirs. Que le temps a bien voulu embellir pour apaiser mon âme. Ou alors alléger le silencieux chagrin qui étrangle mon cœur lorsque j’observe la petite fille dessinée par Sanimira Petrova.
Et je murmure ton nom.
Je t’embrasse.
A.
Comment by Armando — 28 janvier 2024 @ 1:04