Lali

3 septembre 2023

En vos mots 854

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Parce que j’ai eu un vétitable coup de foudre pour le travail de l’artiste vietnamienne Xuan Loc Xuan, j’ai décidé de vous offrir un de ses tableaux portant sur la lecture afin que vous le racontiez en vos mots.

Comme le veut l’habitude, aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain. Vous avez donc amplement le temps de lire les textes déposés sur la scène livresque de dimanche dernier et d’écrire quelques lignes.

C’est avec plaisir que nous vous lirons dimanche prochain. D’ici là, bonne semaine à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les lisent.

2 commentaires »

  1. Encore un dimanche. Ils ont prévenu qu’il y aura de l’orage. Le ciel n’a rien entendu.
    Des bateaux tournent le dos à Lisbonne. Monotones et tristes. Ce sont des répliques des bateaux à voile d’un siècle passé. Lorsque la marine portugaise écrivait sur les mers du monde sa gloire. Avec des moteurs hydrauliques. Les marins de nos jours sont syndiqués. Ils ne rament plus. Certains font des signes aux gens amassés sur les berges. Et les gens font pareil. C’est drôle. Quand je pense qu’ils se seraient croisés avec indifférence, au marché aux fleurs.

    En face, une fille lit un livre. Elle a l’air si sereine.

    Encore un dimanche. Ils ont prévenu qu’il y aura de l’orage. Mais le ciel ne fait que ce qu’il veut.
    Les vieux s’en vont à la messe. Prier pour eux. Pour qu’à l’avenir leurs petites vies sans sel continuent fades et monotones. Ce Dieu qui n’a pas le temps de s’occuper de la faim, ni des maladies graves ni des guerres, va s’occuper de leur petit confort.

    En face, toujours cette fille les yeux sur son livre. Elle a l’air si loin. Si paisible.

    Encore un dimanche. Ils ont prévenu qu’il y aura de l’orage. Et le ciel semble esquisser un sanglot moqueur.
    Les gens n’ont rien à faire. Ils gaspillent leur temps comme ils ont appris à le faire. Ils sortent manger. Boire. S’en vont voir passer les bateaux. Parler haut. Boire encore. Faire des signes aux bateaux. Crier bon voyage aux marins. Et tout ça leur donne encore soif. Puis ils s’endorment en regardant les gamins jouer dans le jardin. Pourvu qu’ils ne se salissent pas. Qu’ils soient sages. Et fassent moins de bruit. Et nous voilà au cœur d’un dimanche mort depuis longtemps.

    Et toujours cette fille, éprise de son livre. Elle tourne les pages avec élégance et tant de douceur. Comme si elle avait peur de les froisser. Comme si elle caressait un amant de passage.
    Je ne sais pas pourquoi, mais je me mets à chanter : « J’ai beau t’aimer encore, j’ai beau t’aimer toujours, j’ai beau n’aimer que toi, j’ai beau t’aimer d’amour… »

    Et même si j’ai déjà vendu mille fois mon âme, je la braderais si je pouvais devenir son livre…

    Comment by Armando — 4 septembre 2023 @ 6:52

  2. Quand la nuit je ne dors pas
    Je m’immerge dans des mondes,
    Loin de mon lit, de mon chez-moi,
    Parfois baignée parmi les ondes.

    Assise au bord de rivières
    Parmi les algues et les poissons,
    Dans une fluide atmosphère,
    Univers sans contrefaçon.

    Alors sans plus faire d’effort,
    Le livre me tombe des mains,
    Et tout doucement je m’endors,
    Bercée jusqu’au lendemain.

    Comment by anémone — 10 septembre 2023 @ 6:05

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