La suggestion du 6 décembre 2010
Ce billet qui invite au voyage devrait, selon moi, plaire à la lectrice du peintre britannique Theodor von Holst et à certains d’entre vous…
Ce billet qui invite au voyage devrait, selon moi, plaire à la lectrice du peintre britannique Theodor von Holst et à certains d’entre vous…
[…] toute littérature est traduction. Et traduction à son tour, la lecture que l’on en fait… D’où cet autre sentiment selon lequel on n’en aura jamais fini avec les textes que l’on aime, car ils rebondissent d’interprétation en interprétation… (Hubert Nyssen)
*toile d’Ilka Gedo
Prenez le temps de vous asseoir, de regarder le ciel, d’ouvrir un livre. Un livre bien spécial. Celui qui contient les textes déposés sur la toile du 28 novembre. Il est là, bien rangé. Il n’attend que vous.
*toile de Thomas Hart Teague
Marine
Les mâts geignent sous les voiles,
Doucement,
Et bercent dans le gréement
Les étoiles.
Et le roulis si doux,
Si tranquille,
Que le pont semble immobile
Devant nous,
Et qu’à travers le ciel libre,
Au vent frais
Où l’écheveau des agrès
Tremble et vibre,
On dirait que, dans l’air bleu,
Oscillante,
C’est toute la nuit qui, lente,
Roule un peu…
À peine si la mer gronde
Aux bords sourds
D’un récifs que bat toujours
L’eau profonde.
L’humble odeur des foins fauchés
Du rivage
Glisse avec l’odeur sauvage
Des rochers.
L’ombre est orageuse et chaude;
Dans les flots,
Un marsouin, près des hublots,
Souffle et rôde.
Et, sourd murmure à l’avant
Monotone,
J’écoute l’eau qui moutonne
En rêvant.
Oui, ce soir, dans le silence
De la nuit,
Le monde sans fin, sans bruit,
Se balance…
Et je suis aussi bercé
Sur l’eau grise
Je me sens parmi la brise
Balancé,
Au long murmure de la grève
Doux amer,
Par deux infinis, la mer
Et le rêve…
Fernand Gregh, Cent poèmes de la mer
*choix de la lectrice de Fernand Toussaint
thambos (grec)
Face à la nature dans tous ses états, du calme le plus exquis à la plus extrême violence, de son éblouissante immensité à la beauté de l’infiniment petit, que ressentir? De la crainte? De la joie? Admiration, effroi ou respect? Quelles qu’elles soient, nos émotions sont forcément un curieux mélange de tout cela, que les Grecs appelaient thambos. Ce mot résume, à lui seul, tous les sentiments mêlés qui accompagnent l’hébétement pétrifié que peut inspirer ce qui échappe totalement à notre compréhension.
Christopher Moore, Les plus jolis mots du monde, p.124
*toile de Jeanette Powell
älä maalaa pirua seinälle (finnois)
Ce proverbe finlandais se traduit approximativement par : « Il ne faut jamais peindre un démon sur le mur ». Il exhorte à ne pas perdre de temps à imaginer le pire sans raison, car il y a peu de chances qu’il se produise. Parallèlement, l’expression s’utilise comme « croisons les doigts » ou « touchons du bois » en français, pour conjurer le sort lorsque l’on craint qu’un danger évoqué oralement ne survienne pour de bon.
Christopher Moore, Les plus jolis mots du monde, p.73
*toile de Jeanne Illenye
bupkis (yiddish)
Littéralement : « haricots ». Aujourd’hui, ce mot signifie soit « rien du tout », soit « une chose qui ne vaut rien », « des clopinettes ». Il s’emploie généralement lorsque l’on est dégoûté ou désespéré. L’expression « je n’ai pas un bupkis » correspond plus ou moins au français « je n’ai pas un radis ».
Christopher Moore, Les plus jolis mots du monde, p.57
*toiles de Christopher Stott
koyaanisqatsi (hopi)
Les Hopis vivent dans l’une des communautés les plus anciennement habitées de l’Amérique du Nord. Koyaanisqatsi signifie « une vie déséquilibrée » ou « une existence si aliénante qu’il faut en changer ». Le rythme infernal de certaines grandes villes, particulièrement aux heures de pointe, relève indubitablement du koyaanisqatsi : si vous avez fait la fête ce week-end, si vous avez très peu dormi et que nous sommes lundi matin, vous êtes également en situation de koyaansqatsi.
Christopher Moore, Les plus jolis mots du monde, p.142
*toile de Liza Hirst
attaccabottone (italien)
Un « attacheur de boutons » qui vous met le grappin dessus et vous raconte ses malheurs pendant des heures et des heures. On voudrait toujours fuir un attaccabottone mais, allez savoir pourquoi, ce n’est jamais une mince affaire.
Christopher Moore, Les plus jolis mots du monde, p.23
*toile de Patrick Hughes
yolki-palki (russe)
Une expression russe assez originale qui, selon les circonstances, peut exprimer aussi bien la surprise que la stupeur ou le plaisir. Elle se traduirait littéralement par : « sapins et bâtons », mais correspond à peu près au français « sapristi! »
Christopher Moore, Les plus jolis mots du monde, p.55
*toile de Marie Engelina van Regteren Altena