En vos mots 190
C’est la lectrice peinte par David Allen Dunlop — que vous pourrez découvrir en visitant son site — que je vous invite à raconter en ce dernier dimanche de novembre où chaque jour nous enlève un peu de lumière. Peut-être parce que, justement, elle est tout simplement lumineuse dans ce noir qui l’entoure.
D’elle, je ne sais rien. D’elle, vous ne savez rien non plus. Pour le moment. Mais viendra ce moment où les mots s’empareront de vous afin que se tisse son histoire sous vos doigts ou à même l’encre de votre plume. Viendra ce moment où vous déposerez un texte ici que je validerai dans sept jours, comme le veut l’habitude.
Puisse cette toile qui n’attend que vos mots vous inspirer!
Elle est seule sous la pluie. Autour d’elle les passants déambulent, courent vers les vitrines et se pressent pour ne pas manquer le dernier bus.Elle aimerait trouver un lieu pour découvrir le carnet jaune. Ses mains tremblent et les pages s’abiment sous l’air humide. Voir. voir son visage dans ce carnet impromptu. Son coeur bat la chamade. Et si elle n’avait rien compris? Si elle allait découvrir là la clef de cette histoire? Il faudrait pouvoir se poser. Tourner les pages une à une et décrypter. Mais dès les premiers mots ses yeux s’embuent. Son visage à lui ressurgit. Si présent sous ses mains. Si vibrant et chaud qu’elle en est secouée. L’air vacille, la pluie miroite autour d’elle et l’enveloppe. Le bruit des roues et des talons s’amplifie et l’oppresse.Le temps déborde.
Comment by K. — 28 novembre 2010 @ 15:59
JEU DE LETTRES
Parmi une foule floue sans visage
Le soleil l’isole dans l’ombre
De ses dossiers des soirs sans repos.
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 2 décembre 2010 @ 16:34
Je l’imagine perdue dans un autre rôle
Avec l’envie de s’assoir sur le banc d’un jardin
La tête rêveuse posée sur mon épaule
Et l’envie de fermer les yeux et d’être bien
Ma main qui se perd dans se cheveux
Sa main qui s’égare sur ma cuisse
Elle veut voir danser les bateaux bleus
Jusqu’à ce que le soleil de midi l’éblouisse
Elle me demandera que je lui raconte la tendresse
Je la sentirai trembler comme une enfant
Je lui dirai que toute la pluie un jour cesse
Et qu’un nouveau jour s’ouvrira sur le printemps
Et puis je sais je pleurerai ses souffrances
Que j’aurai tellement peur de la décevoir
Qu’elle me regardera et aimera mes silences
Mon sourire rose dans sa nuit noire
Comment by Armando — 3 décembre 2010 @ 7:31
Un mois. Oui un mois que Jacques est au-rendez-vous. Mais lui seul, dans cette foule, le sait.
Un jour, tout à fait par hasard, Jacques se trouve dans ce hall de métro et remarque une très belle femme, élégante avec des cheveux blonds auréolant son visage très fin. Il se demande même s’il ne rêve pas.
Jacques est peintre.
Demain matin, à la même heure, je reviendrai dans ce hall avec mes feuilles de croquis. Je sais, je sens que ce sera une toile magnifique à condition bien entendu que cette personne revienne.
Le lendemain matin, Jacques est sur place avec ses feuilles, ses crayons et s’assied sur une marche d’escalier et regarde arriver toutes ces personnes un peu stressées et tout à coup il voit Julia marchant tranquillement, reprendre la même place que la veille comme si c’était la sienne. Il la nomme Julia car il trouve que ce prénom lui va bien.
Et comme la veille, Julia semble absorbée par la lecture de documents. Aujourd’hui, elle porte un manteau bleu.
Jacques sait qu’il a environ vingt minutes pour faire une première ébauche avant que Julia ne monte dans le métro. C’est dans ses habitudes d’arriver toujours en avance. Elle n’aime pas mais pas du tout se sentir stressée.
Julia est trop concentrée pour apercevoir la foule et encore moins Jacques, heureux comme un pinson qui s’en donne à coeur joie avec son crayon.
Dans le grand hall, une voix sonore annonce l’arrivée du métro. Julia va partir.
Et tous les matins, pendant vingt-neuf jours, Jacques était sur sa marche d’escalier et Julia debout en train lire.
Il est heureux, il a bien avancé sa toile. Mais ô surprise! Ce matin-là, Julia porte un manteau jaune. Cette couleur lui va à ravir. Comme elle est belle se dit Jacques.
Parmi toutes ces personnes vêtues de noir, Julia était rayonnante, lumineuse à souhait comme une étoile aux mille scintillements. Même les costumes noirs n’étaient plus tout à fait noirs.
Jacques se réjouit de terminer la toile chez lui en y apportant encore quelques retouches et le lendemain sera un grand jour pour lui. Peut-être aussi pour elle!
Depuis le premier jour, Jacques avait sa petite idée en tête. Il s’était dit que s’il réussissait sa toile, il irait l’offrir à Julia.
Le grand jour arrive. Jacques a pris soin d’enrouler la toile avec un très joli ruban jaune.
Ne connaissant pas les goûts de Julia, il n’a pas souhaité l’encadrer.
Jacques toujours à l’heure dans le hall du métro aperçoit Julia au loin avec son manteau jaune. Certaines personnes se retournent sur son passage mais elle ne remarque rien. Chaque pas la rapproche de Jacques et comme par magie, son rayonnement semble illuminer le hall du métro.
Jacques s’approche doucement de Julia. Remarquant une ombre, Julia relève la tête et se retrouve face à face avec le peintre. Un petit instant d’hésitation puis elle lui dit: Nous connaissons-nous?
Non Madame mais cela fait un mois que vous êtes mon modèle. Sans le savoir, vous avez posé pour moi et cela a été un grand bonheur.
Aussi, permettez moi de vous offrir ce présent, il est pour vous avec toute mon admiration.
Julia, encore sous le coup de l’émotion, regarde Jacques, accepte le cadeau et déroule la toile.
Son coeur battait la chamade. Mais… mais… comment avez-vous fait?
C’est simple, depuis un mois, je vous ai observée tous les matins, j’ai fait des ébauches, des croquis puis j’ai déposé les couleurs, vos couleurs…
Ce matin, Julia ne prendra pas le métro…
Comment by Denise — 3 décembre 2010 @ 15:45
Et si l’on reprenait le journal de ta vie. Tournons les pages.
Pour la première partie, jusqu’à tes cinq ans, bonheur probablement, insouciance, soleil, lumière, ciel bleu, nous quatre. Rien de précis, pas de souvenir, si ce n’est ce bonheur de ma main dans celle de ma marraine.
Page suivante. Changement de continent pour du gris, du froid, de la neige. Nouveaux amis. Nouvelle école : pas belle… Souvenirs : les boutons d’or et l’histoire du Petit Ourson de l’Ecole des Loisirs. Nouvelle vie mais pour si peu de temps.
Nouvelle page, Le jardin du Palais de la Berbie comme terrain de jeux. Les courses effrénées dans les escaliers du cloître Saint-Salvy. La bibliothèque du parc Rochegude. Les livres récompenses en fin d’année scolaire.
Autre page, autre lieu. Le temps passe. Et nous voilà à aujourd’hui. Et cinquante années se sont écoulées. Rêve ou cauchemar ? Réussite ou échec ? Bilan comme chaque fin d’année. Et la réponse dépend de la couleur du ciel… et du sens du vent….
Comment by LOU — 3 décembre 2010 @ 15:52
J’ai versé « une » larme à vous lire tous.
Comment by LOU — 6 décembre 2010 @ 13:31
Oh, Lou, moi c’est pour ainsi dire… à chaque fois! Alors le plus souvent, le silence prend toute la place. Mais ce n’est pas pour autant que l’on aime moins… n’est-ce pas ?
Comment by Chantal — 7 décembre 2010 @ 5:46
5 sur 5. Tout comme toi….
Comment by LOU — 7 décembre 2010 @ 8:14
Comme chaque dimanche, je suis venu vous lire K. Flairjoy, Armando et LOU avec toujours beaucoup de bonheur. Vos mots sont si beaux!
Merci Lali de nous offrir cet espace de partage. Chaque dimanche est un merveilleux moment 😉
Merci LOU et Chantal pour vos gentils messages 🙂
Mes amitiés!
Comment by Denise — 7 décembre 2010 @ 9:21