Lali

31 mai 2013

Voix d’Égypte 11

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Bleu comme le désert

Heureux les solitaires
Ceux qui sèment le ciel dans le sable avide
Ceux qui cherchent le vivant sous les jupes du vent
Ceux qui courent haletant après un rêve évaporé
Car ils sont le sel de la terre
Heureuses les vigies sur l’océan du désert
Celles qui poursuivent le fennec au-delà du mirage
Le soleil ailé perd ses plumes à l’horizon
L’éternel été rit de la tombe humide
Et si un grand cri résonne dans les rocs alités
Personne ne l’entend personne
Le désert hurle toujours sous un ciel impavide

Joyce Mansour
(extrait de l’Anthologie de la poésie francophone d’Égypte de Jean-Jacques Luthi)

*choix de la lectrice de Fernand Toussaint

Les amis de Bernhard

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:22

C’est en 1932 que paraissait Freunde um Bernhard, le premier roman de la journaliste zurichoise Annemarie Schwarzenbach, lequel a été traduit en français en 2012 par Nicole Le Bris et Dominique Laure Miermont et édité chez Phébus sous le titre Les amis de Bernhard.

Largement inspiré par sa propre vie, le premier roman de celle qui accompagna Ella Maillart en Afghanistan et à qui Carson McCullers qui s’était éprise d’elle dédia un de ses romans, est d’abord et avant tout un roman de mœurs. Autour d’une narratrice omniprésente gravitent des hommes, des femmes, à la recherche de bonheur et d’un sens à leur vie, lequel passe bien souvent par une quête artistique, plus spécifiquement musicale ou picturale. Le regard de celle-ci est d’abord braqué sur Bernhard, un jeune pianiste aimé de tous, des femmes comme des hommes, pour qui la musique de Bach n’a pas d’égale et qui aspire à une certaine réussite professionnelle sans toutefois que cela devienne une obsession. Puis il se porte sur chacun de ceux qui l’entourent, souvent fragiles et troublés, dont le quotidien a quelque chose d’instable voire de friable, la plupart d’entre eux étant issus de la petite bourgeoisie et préférant la vie de bohème et la fête au sérieux des études et d’une vie réglée.

Lorsque le roman paraît, son auteure n’a que 24 ans. Elle a pourtant déjà le regard aiguisé de quelqu’un qui a vécu et n’est pas restée à la surface des choses. Il faut dire que dès l’âge de 19 ans elle quitte le cocon familial pour Paris afin d’y étudier la littérature et que trois ans plus tard elle fréquente les excentriques Thomas et Erika Mann, qu’on retrouve dans Les amis de Bernhard à peine dissimulés sous les traits de Christina et de Leon.

Éprise de liberté, à l’instar de ses personnages qui ne veulent appartenir ni à une classe ni à personne, Annemarie Schwarzenbach dresse ici le portrait d’une jeunesse privilégiée à l’aube des années 1930 avant la montée de tous ces mouvements qui allaient changer l’ordre du monde et anéantir les rêves de plus d’une génération alors que nombre de pays se remettaient à peine d’une crise économique en écoutant du jazz.

Dix ans après la parution des Amis de Bernhard, Annemarie Schwarzenbach meurt des suites d’une chute à bicyclette non sans avoir laissé des poèmes, des nouvelles et des photographies, et inspiré plus d’un, de son vivant et depuis. Notamment la réalisatrice Carole Bonstein qui signait en 2000 le documentaire Annemarie Schwarzenbach : Une Suisse rebelle.

Titre pour le Défi Premier Roman

et pour le Challenge Des mots et des notes challenge-des-notes-et-des-mots-4.jpg

Juste un peu de rose

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 16:23

Pour bien finir le mois!

Juste un peu de bleu

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 10:21

Pour bien commencer la journée!

Ce que mots vous inspirent 937

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

J’ai rêvé d’un livre qu’on ouvrirait comme on pousse la grille d’un jardin abandonné. (Christian Bobin)

*toile d’Adolfo Marin Molinas

30 mai 2013

Voix d’Égypte 10

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

L’océan

Les maisons du soleil appellent loin des vieux ports
Où les mâts mutilés évoquent les prisons
Loin des routes de froment
Loin des lèvres de paille
Dans la discorde des vagues

La face du large est redoutable
Son front est blanc comme le mépris
Les goémons sabrent l’océan
De ténèbres et d’algues
Où gisent ceux qui sabrent la nuit

Mais qui désirent les rades leurs mâts mutilés
Le froment la paille et l’odeur des prisons

Qui désire la tiédeur entre les fleurs d’ennui
Qui veut l’enclos et l’attente des saisons

Quand les soleils appellent.

Andrée Chedid
(extrait de l’Anthologie de la poésie francophone d’Égypte de Jean-Jacques Luthi)

*choix de la lectrice signée Hugo Grenville

La petite bille de Camille

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:47

Comme je travaille pour un organisme dédié à l’éradication du cancer, je ne pouvais que m’intéresser à La petite bille de Camille, un album écrit par Céline Lamour-Crochet et illustré par Coralie Saudo, lequel met en scène une petite fille aux prises avec le cancer.

L’album étant destiné aux plus petits, auteure et illustratrice ont choisi des mots accessibles et des images simples pour aborder en quelques scènes seulement les symptômes, le diagnostic et le traitement.

Oui, le cancer change la vie. Camille nous le montre bien dans cet album où elle traverse chacun des étapes jusqu’à sa guérison. Non, le cancer ne s’attrape pas en fréquentant et en entourant de soins quelqu’un qui a cette maladie. L’auteure a eu la bonne idée de le mentionner dans son album.

Bien entendu, tout enfant qui lira cet album ne trouvera pas réponse à toutes les questions qui pourront lui venir en tête au fil de sa lecture. La petite bille de Camille est un album portant sur une petite fille devant faire face au cancer et non pas un documentaire sur cette maladie. Et justement, parce qu’il aborde le sujet sans trop de détails, l’album peut servir d’introduction aux parents, aux enseignants, aux psychologues et aux médecins tenus d’en parler un jour ou l’autre.

Une belle réussite.

En sortant de chez moi

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 10:16

Chaque année, depuis les quatorze dernières années, je vois fleurir cet arbre splendide. Je n’en connais pas le nom… Mais je ne me lasse pas de sa beauté!

Ce que mots vous inspirent 936

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

[…] le poète est d’abord celui qui écrit l’illisible, qui dit l’indicible. Qui commet l’innommable. (Jérôme Baccelli)

*toile de Dante Gabriel Rossetti

29 mai 2013

Voix d’Égypte 9

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Je me souviens

Je me souviens
D’ombres plus denses que le plomb
Des regards impassibles
De rivières fourbues
De maisons rongées
De cœurs blanchis
D’hirondelles torpillées

Et de cette femme hagarde
sous l’explosion des armes.

Je me souviens
Du tumulte des sèves
De l’envolée des mots
De plaines sans discorde
Des chemins de clémence
Des regards qui s’éprennent

Et de ces beaux amants
sous les feux du désir

De tout ceci
De tout cela
Je me souviens
Et me souviens.

Andrée Chedid
(extrait de l’Anthologie de la poésie francophone d’Égypte de Jean-Jacques Luthi)

*choix de la lectrice d’Alfred Sisquella

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