Les vers de Nelligan 21
Il ne faut pas lui en vouloir. La lectrice de Pavel Fedotov est partie pour quelque temps avec le recueil de Nelligan. Elle a promis de revenir. Je ne lui ai pas demandé quand. Elle semblait tellement tenir au livre que j’ai juste eu le temps de recopier ces vers qu’elle m’a dictés :
ROSES D’OCTOBRE
Pour ne pas voir choir les roses d’automne,
Cloître ton cœur mort en mon cœur tué.
Vers des soirs souffrants mon deuil s’est rué,
Parallèlement au mois monotone.
Le carmin tardif et joyeux détonne
Sur le bois dolent de roux ponctué…
Pour ne pas voir choir les roses d’automne,
Cloître ton cœur mort en mon cœur tué.
Là-bas, les cyprès ont l’aspect atone;
À leur ombre on est vite habitué,
Sous terre un lit frais s’ouvre situé;
Nous y dormirons tous deux, ma mignonne,
Pour ne pas voir choir les roses d’automne.