Lali

31 mai 2024

Un son a disparu

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:05

J’aime les romans qui présentent un défi tant au plan de l’écriture que de la traduction. C’est le cas du roman Un son a disparu, de Rodrigo Muñoz Avia, traduit de l’espagnol par Anne Cohen Beucher.

Au départ, une disparition, celle d’Éléonore, la meilleure amie de Jorge, la narrateur de ce roman destiné aux adolescents. Une disparition inexplicable et qui ne laisse présager rien de bon. Une disparition qui pousse Jorge à faire disparaître la lettre E, comme un certain Perec, jusqu’à ce que son amie soit retrouvée, ce qui donne lieu à la création d’une langue qu’il appelle son charabia. Une langue pas toujours facile à comprendre pour celles et ceux qui croisent Jorge, qui n’en comprennent pas toujours le mécanisme. Quel tour de force, quelle imagination!

En espagnol, la lettre A est la lettre plus courante et non le E, comme c’est le cas en français. Le roman La disparition de Georges Perec, devenu en espagnol El Secuestro, ne contient pas de A, comme n’en contenait pas la version originale du roman Un son a disparu. La traduction en français, pour cette raison, fait disparaitre le E de la bouche de Jorge. Pas de mots contenant un E dans ses phrases dites à haute voix. Seulement dans sa narration.

Un bel exercice de style en même temps qu’un roman enlevant. Et en ce qui me concerne, un coup de foudre pour le père de Jorge, libraire de profession et fou de Perec.

Demain, juin

Filed under: La carte postale du jour — Lali @ 12:00

Parce que juin début demain et que le mois sera sous le signe de la musique avec les Francofolies et le Festival de jazz de Montréal, j’ai choisi pour vous cette photo de Francis Lake.

Ce que mots vous inspirent 3232

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Il faut enseigner aux enfants à penser, pas à quoi penser. (Margaret Mead)

*illustration d’Alessandra Vitelli

30 mai 2024

Le tatoueur d’Auschwitz

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 18:41

Il y a un moment que j’ai terminé la lecture du roman de Heather Morris, écrit à partir d’une histoire qui lui a été racontée par l’un des deux protagonistes, à savoir Lale Sokolov, qui doit la vie au fait qu’il a été tatoueur à Auschwitz.

Dès le départ, on sait qu’il est sorti vivant du camp de concentration et en compagnie de celle qu’il a connue et aimée là-bas. On sait donc que l’histoire se terminera bien. Mais cela ne diminue pas notre intérêt. On veut savoir comment il s’en est sorti, au moyen de quelles ruses et si la chance a été occasionnellement au rendez-vous.

Alors, oui, je l’admets, j’ai dévoré ce best-seller traduit en 48 langues. Car c’est le genre de livre qu’on ne peut abandonner en cours de route.

Je ne sais pas à quel point l’histoire a été romancée tant elle semble presque trop belle pour être vraie. Je suis donc un peu perplexe en ce qui concerne la véracité de tous les événements qui s’enchaînent. Mais j’admets que le roman se lit bien et que la série qui en a été tirée sera peut-être à voir.

Je crois que je vais l’offrir à une amie pour obtenir d’elle un deuxième avis. Les critiques sont elles aussi trop élogieuses pour être toutes crédibles.

Les coquelicots de Matisse

Filed under: Couleurs et textures,La carte postale du jour — Lali @ 12:00

Ouvrir ma boîte aux lettres est toujours un plaisir. Je ne sais jamais ce que je vais y trouver. Inutile de vous dire que quand j’ai vu ces coquelicots peints par Matisse, j’ai eu un sourire grand comme ça!

29 mai 2024

Tombeau

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:01

Je voulais trouver les mots justes. J’aimerais ne pas demeurer silencieuse. Mais je ne parviens pas à exprimer ce que j’ai ressenti à la lecture de Tombeau. Je pressentais que ce serait ainsi, car cela fait des mois que je reporte cette lecture. Je me doutais que ce ne serait pas facile.

La raison est fort simple. Je n’ai toujours pas écrit le texte que je porte en moi depuis le décès de mon ami Normand en août 2022. Des images, des conversations, des souvenirs ne cessent de s’ajouter. J’ignore comment les organiser. Je me demande ce que je dois privilégier. Mais cela viendra. Oui, un jour ou l’autre, quand le moment sera venu.

Pour l’heure, je dirai simplement que le texte de Normand Chaurette m’a émue. Que ce livre hommage à Marie-Claire Blais, et à d’autres écrivaines, dont Monique Bosco, dont nous parlions souvent, est à la fois un poème, un opéra, une danse.

Il contient tant de phrases à retenir qu’il est difficile d’en extraire une seule. Je m’y suis essayée. En vain. Il y en aura deux, puisque l’une est la réponse à une affirmation.

On n’aime jamais trop. Vous êtes morte à présent que le temps en a décidé, et je reste vigilant de mon temps à moi ne comprenant pas pourquoi je suis encore sentimental et heureux dans une soif de vivre qui m’est encore allouée, quand Madame Bosco, Jovette, vous et toutes celles qui m’ont assemblé sont, définitivement, parties, et qui me posent la question à quoi je sers.

La bibliothèque du musée

Filed under: La carte postale du jour — Lali @ 12:00

Si jamais je retourne un jour en Floride, il faudra absolument que je visite le Musée Vizcaya afin de voir de près cette magnifique bibliothèque.

28 mai 2024

Paris au menu

Filed under: Couleurs et textures,La carte postale du jour — Lali @ 12:00

Une bien jolie illustration signée Amélie Laffaiteur.

Ce que mots vous inspirent 3231

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Les livres sont faits pour unir les hommes par-delà la mort, et nous défendre contre l’ennemi le plus implacable de toute vie : la fugacité et l’oubli… (Stefan Zweig)

*toile de Linda Valere

27 mai 2024

Elle écoute Jesse Cook

Elle écoute Jesse Cook un après-midi de mai. Et cela lui rappelle les mains du guitariste qu’elle a aimé à 30 ans. Et la musique la ramène à un autre homme qu’elle a aimé, quinze ans plus tard, et à qui elle doit la découverte de cet artiste canadien.

Il restera toujours quelque chose d’eux dans sa vie. Plus que quelques notes de guitare dans un après-midi de mai. Tout ce qu’elle a tu et qui lui revient alors qu’elle danse pour elle seule. Comme elle le fait souvent, comme elle l’a fait toute sa vie.

Du verbe aimer, elle ne connaît que le passé composé et l’imparfait. Le présent et le futur n’existent que dans les livres.

*illustration d’Erin Dyer

Page suivante »