J’aime les contes qui me surprennent et me ravissent, qui me font rêver et qui m’attendrissent. Et j’aime les lire et les relire quand ils possèdent à mes yeux toutes les qualités. C’est le cas du très bel album écrit et illustré par Éric Puybaret, Les échasses rouges, où il est question d’une ville sur pilotis, de ses habitants qui utilisent des échasses pour se déplacer, et de Léopold, qui a des échasses tellement grandes qu’il a la tête perchée dans le ciel.
Et de là-haut, on ne se rend pas toujours compte de ce qui se passe en bas, beaucoup plus bas, parce qu’il y a les nuages, les étoiles et la pie, son amie. Jusqu’au jour où celle-ci, vêtue de ses plus beaux atours, abandonne Léopold à ses hauteurs afin de participer à la fête annuelle qui se tient là-bas, en bas, vraiment bas. Si bas qu’il lui faut se pencher, se pencher et se pencher pour découvrir ce qui s’y déroule. Et surtout ce qui ne s’y déroule pas, la réserve de bois étant tombée à l’eau, ce qui empêche la fête de battre son plein, car impossible de faire un feu sans bois sec.
Et pourtant… il y eut un feu. Un immense feu de joie. Grâce à Léopold qui sacrifia ses échasses pour le bonheur des autres.
N’est grand que celui qui a un grand cœur. Ce conte magnifique nous le prouve. Quant aux illustrations, chacune d’elles est un poème.
Un album parfait.