Poèmes comme ça 5
Passante
Enfin je parle au ciel
qui est une image vivante
et n’est autre que la fille
jamais rencontrée jamais
nommée et présente
à qui sut ignorer son corps.
Son corps n’est pas seulement
sa démarche ni sa voix
mais plutôt le silence
des seins et des épaules.
Quelques lignes mouvantes
excluant toute profondeur
au bénéfice du sol foulé
et de l’air respiré.
Le vrai c’est qu’elle apparut.
Cela veut dire qu’elle a fait vivre
l’herbe, la poussière et le vent
nous défiant d’y retrouver
son image et l’écho
de ses pas évidents.
André Dhôtel, Poèmes comme ça
*choix de la lectrice de Pierre Deval