29 juin 2005
La gare du Nord était bondée il y a un an. J’y étais bien avant l’heure, trop heureuse de partir pour Liège où allait m’attendre Jacques. C’était il y a 365 jours, mais le souvenir est toujours aussi vif. Ma valise était lourde du sirop d’érable que j’apportais aux uns et aux autres, il faisait très humide et j’avais téléphoné pour être bien sûre qu’on ne m’oublie pas à l’arrivée. Même si un rendez-vous pareil, ça ne s’oublie pas !
Assise sur une banquette du Thalys, je voyais le paysage défiler et le ciel s’assombrir. Il était clair que j’allais arriver en Belgique sous une pluie diluvienne: on annonçait même que certaines voies entre Liège et Aix-la-Chapelle étaient tellement inondées qu’il y aurait de sérieux retards. Le plat pays allait être à la hauteur de sa réputation. Ma jolie robe noire allait être cachée sous mon ciré jaune, tant pis. Et le train roulait. Il traversait des villages, longeait des champs et je regardais l’heure. Il me tardait tant d’arriver à destination, d’entendre partout l’accent liégeois.
J’étais dans ma bulle. Mes histoires belges étaient commencées depuis un an et demi, mais allaient prendre là une autre dimension. Je ne savais pas encore laquelle. Elles sont toujours en pleine évolution et quotidiennes. Vivement le prochain arrêt aux Guillemins. Ou à Huy. Ou à Namur.
Mais toujours je me souviendrai de ce 29 juin 2005 où j’étais attendue.