Lali

30 avril 2006

Quand la musique celtique s’empare d’Anthines

Filed under: Mes histoires belges — Lali @ 11:32

anthinoises

Il y a toujours un point de départ. Hasard ou destin ? Comment savoir ? Ça arrive un jour, comme ça, sans qu’on s’en doute. Une rencontre par hasard, dans un café, sur le net, ou ailleurs. Et ça a été au scrabble que ça s’est passé. La Belgique est entrée dans ma vie en tentant de placer le Z et en discutant théâtre.

À cause de cet homme, j’ai voulu tout savoir de la Belgique. Les villes et la campagne, le wallon et les musées, la peinture et la bière, le chocolat et les carnavals. Et la musique.

Il se tient cette fin de semaine un festival de musiques celtiques, les Anthinoises, auquel je rêvais d’assister. Un événement qui ne revient qu’aux deux ans. Mais je n’y suis pas, sinon qu’en pensée. Et ce festival, je l’ai trouvé à force de fouiller, de vouloir tout savoir sur la région de cet homme d’Anthisnes. Et s’il n’était pas entré dans ma vie, il me semble qu’il me manquerait quelques chose aujourd’hui.

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Je ne saurais peut-être rien de Perry Rose qui participait aux Anthinoises en 2004. Je ne danserais pas sur « Glasgow », une de mes chansons préférées de ce troubadour belge, d’origine irlandaise.

Hasard ou destin ? Je me le demande de moins en moins, je sais seulement que la Belgique est entrée dans ma vie pour y rester et me nourrir. Elle est mon pain quotidien au même triste que ma vie montréalaise. L’homme que j’ai aimé m’a fait entrer dans un univers qui me colle à la peau et m’émerveille. L’amour n’est plus, l’amitié toujours. L’objet de ma passion n’est plus un homme, mais un pays.

Et dans deux ans, je serai peut-être dans ce pays pour les Anthinoises. Rayonnante et heureuse. Car la Belgique et tout ce qu’elle est ont cet effet sur moi.

29 avril 2006

Une petite sieste ?

Filed under: États d'âme — Lali @ 20:12

whitetiger

Il y a des moments où plus on se débat contre la fatigue ou la lassitude, plus les yeux se ferment. Il peut être aussi bien deux heures de l’après-midi que sept heures du soir, rien à faire. Le corps ne veut plus suivre. Pourtant, nulle trace d’excès ou de nuits écourtées dans les jours qui précèdent. Mais les yeux s’embrouillent, les épaules tombent et le corps n’arrive plsu à rester droit.

La plupart du temps, je résiste, je fais du café, je vais marcher, je bouge.
Parce qu’il doit rester en moi une certaine dose de culpabilité face au « ne rien faire » pour plonger dans une sieste réparatrice ou peuplée de rêves. Mais aujourd’hui, j’ai été totalement incapable de contrer cette fatique qui m’a envahie d’un seul coup.

Mon corps s’engourdissait et le moindre mouvement me demandait le peu qu’il me restait d’énergie. J’ignore les raisons, ou plutôt ne veux pas les mettre sur le compte du fait que je n’ai dormi que quatre heures, que j’ai travaillé sur des traductions et révisé des textes non stop pendant huit heures, en oubliant de me sustenter. Mais pourtant, il y a de fortes chances que la raison soit là.

Alors, j’ai levé mes fesses de ma chaise et j’ai marché jusqu’au lit, presque zombie. Et j’ai fait une sieste dont je ne suis pas tout à fait sortie, car je ne me sens pas « réparée », mais toujours aussi flagada et pas très fonctionnelle.

Ai-je trop rêvé ? J’ai l’impression de n’avoir fait que cela pendant ma sieste. Rêver, rêver, rêver. Abandonner un paysage pour retrouver quelqu’un, me perdre dans les dédales et tourner la tête pour me retrouver ailleurs. Est-ce pour cela que je ne sens pas les effets bénéfiques ? Ou alors, parce que je sais que j’ai encore du travail et que ma tête s’y refuse ?

Et si je faisais du café pour y voir plus clair ?

28 avril 2006

Un foulard pour l’humeur

Filed under: Petits plaisirs — Lali @ 14:55

foulards

Qu’ils soient carrés ou à carreaux, qu’ils soient longs ou juste bons à nouer autour du cou, qu’ils soient en soie ou en coton indien, qu’ils présentent des motifs géométriques ou des fleurs, qu’ils soient assez grands pour les porter sur le manteau ou même comme jupes, j’aime les foulards.

Il me faut deux tiroirs pleins à ras bord pour les ranger tous, cadeaux ou souvenirs de voyages, coups de cœur ou vieilleries dont je n’arrive pas à me départir. Et je les porte vraiment. Même que j’aime les choisir selon mon humeur ou ma fantaisie, comme ce matin quand je me suis habillée pour une entrevue. J’avais choisi la jupe et c’est tout. Le reste s’est improvisé et je me suis sentie belle comme mon foulard.

Une journée sans foulard, c’est sûrement une journée bien triste, finalement. À éviter.

27 avril 2006

La liseuse de Wiertz

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 10:44

wiertz

Je ne m’entête pas à chercher en vain, mais à chercher si je sais que je trouverai. Et cette toile, croisée un soir il y a un an sûrement, enregistrée dans les fichiers disparus de l’ancien ordi, il me fallait la retrouver.

J’avais le souvenir de cette femme nue, aux rondeurs quasi sorties d’un Rubens, à demi allongée dans une position inconfortable et tenant un livre à bout de bras. Une position quasi acrobatique pour s’adonner au plaisir de la lecture, mais une pose intéressante pour celui qui peint.

Antoine Wiertz, pour qui l’État belge a construit un atelier qui allait devenir un musée, a puisé à même les grands thèmes de la littérature et de la philosophie, avec un penchant quasi morbide pour la mort, celle-ci exploitée dans nombre de ses tableaux.

Lecteur avisé et curieux, admirateur de Victor Hugo, pour ne nommer que celui-là, peintre de la démesure qui voulait égaler Rubens, son idole et son maître, il n’en faisait qu’à sa tête, bravant l’opinion publique, voire s’en fichant carrément, occupé ailleurs à mettre en lumière et en couleurs son imaginaire.

Sa liseuse, croquée dans un moment de concentration intense, sera-t-elle dérangée dans sa lecture ? Tout laisse croire que quelqu’un va entrer en scène. La main dérobera-t-elle un livre ou s’aventurera-t-elle jusqu’à une caresse ? Je vous laisse imaginer.

26 avril 2006

Il vente comme il ventait à Ostende

Filed under: Mes histoires belges — Lali @ 18:12

ostende

Il vente, comme il ventait ce jour de juillet à Ostende. Et mes cheveux balaient mon visage, ainsi qu’ils le faisaient ce jour où je suis allée sur les pas du roman de Jacqueline Harpman, ce jour où je me suis butée à la porte fermée de la maison de James Encor, ce jour où je suis entrée dans la toile de Spilliaert.

Il vente, comme il ventait à Ostende.
Un immense souffle qui soulève tout sur son passage, jusqu’aux questions troublantes sur la vie.

Comme à Ostende et comm’ partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu’on s’demande si c’est utile
Et puis surtout si ça vaut l’coup
Si ça vaut l’coup d’vivre sa vie

chantait le grand Léo et chante encore Arno.

Et si ce jour de grand vent où j’ai pleuré à Ostende, cette question est venue embrouiller mon esprit, alors que je fredonnais moi aussi, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Éole a gardé ses questions pour lui.

J’ai calqué mes pas à son souffle et j’ai souri. Ostende n’est plus triste. Mais belle et inscrite à même ma peau.

Nos souvenirs
Font des îles flottantes
A Ostende

chante Bashung.

Et je danse sur la plage d’Ostende.

25 avril 2006

Le pesto de Denis

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 13:52

pesto

Quand Denis m’a initié aux rudiments de l’art du pesto, de la cueillette du basilic dans son jardin jusqu’aux pignons du marché Jean-Talon, il savait déjà qu’il n’y aurait pas de seconde chance. Que ce souper serait le dernier et non pas celui des au revoir, le temps de son exil pour aller écrire à la campagne, dont il n’est jamais revenu.

Et chaque fois que je mange du pesto, c’est à lui que je pense. Au temps qu’il a passé avec chacun d’entre nous alors qu’il se savait condamné. Je pense à ses yeux dans les miens, inquiets, quand il avalait ses capsules d’AZT qui n’ont pas su l’épargner. Les siens souriaient, comme pour contrer ce qui se passait en moi de tempêtes.

Cet ultime soir, nous l’avons consacré à sa passion pour l’Italie, où il avait vécu. Pesto, valpolicella, promenade dans la Petite Italie et arrêt obligatoire pour le capuccino chez le Sicilien du coin. Des airs d’opéra, aussi, si je me souviens bien.

Denis Bélanger m’a fait un immense cadeau ce soir-là.
Il a fait que jamais je ne posséderai d’image triste de lui, mais toujours celle d’un amoureux de la vie et de ses plaisirs. Il s’est éteint en avril 1992, laissant des romans que je relirai peut-être un jour. Sa présence n’est pas dans ses mots, mais dans chaque bouchée de pâtes au pesto.

Il était peut-être un professeur de bonheur.

24 avril 2006

Printemps à Anthisnes

Filed under: Mes histoires belges,Vos traces — Lali @ 19:08

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J’aime les premières fleurs du printemps, celles qui osent et qui n’attendent pas les autres, celles qui pointent timidement ou alors, fièrement, comme dans le jardin de Jocelyne, à Anthisnes. Elles se dressent vers l’ouest, comme pour se signaler à moi.

J’aime les fleurs du jardin de mon amie belge. Ce ne sont peut-être que des photos pour vous. Pour moi, ce sont les premières nées de ce jardin que je connais en juillet, un jardin que Jocelyne entretient avec amour. Et ces fleurs, dès qu’elles ont jailli du sol, il lui fallait me les faire voir, les partager avec moi.

fleurs2

Je les regarde et j’imagine Jocelyne, penchée sur elles, toute émue de les voir arriver, pressée de me les montrer. Elle, qui s’émerveille de tout, m’émerveille, moi. Elle est plus qu’une inspiration, plus qu’une complice avec qui je ris ou je pleure, plus qu’une amie au loin à qui je fais découvrir mon bout du monde et elle le sien. Elle est de ma famille. Elle est ma grande sœur.

J’aime quand elle me parle de sa grand-mère qui tenait une libraire à Spa et qu’elle allait aider, gamine. J’aime sa passion pour les livres qui a germé de ces journées à les palper et les ranger. Une passion qui ne l’a jamais quittée et qui fait que dans toutes les pièces de sa maison il y a des livres. Mais il n’y a pas que les livres qui nous unissent.

Je ne saurais dire tout ce qui nous lie tant tout cela est vaste, tant notre curiosité est identique, tant nous aimons les mêmes choses, tant les mots nous viennent au même moment, tant même le silence est plein de partage.

Ces fleurs, elle me les a offertes, et je vous les offre à mon tour pour vous transporter à Anthisnes, au pays d’Ourthe Amblève, là où vit une femme exceptionnelle et généreuse qui veille sur moi.

23 avril 2006

Journée mondiale du livre et du droit d’auteur

Filed under: États d'âme — Lali @ 19:56

jmdla

J’aime cette journée, même si je ne participe à aucune rassemblement.
J’aime qu’elle existe et qu’elle soit soulignée. Même si pour moi, c’est chaque jour la journée du livre.

Car il n’est pas de journées sans livre, sans touner les pages, sans m’enivrer de mots, sans partir à la conquête de l’imagination. C’est la seule chose qui me soit vitale, outre l’écriture. Je suis en manque sans lecture, un peu comme si l’air se rariéfait. Rien ne possède ce pouvoir de m’alimenter comme les livres. Rien.

J’ai bien essayé autre chose, mais ce n’était jamais ça.
Que j’ai bien du mal à décrire, mais qui me comble. Un sentiment de plénitude, de bien-être, d’accord avec moi-même.

C’est une belle journée aujourd’hui. Elle réunit dans l’universalité les amoureux des livres. Dont je suis.

22 avril 2006

Au revoir, Henri

Filed under: États d'âme — Lali @ 20:09

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Louise et moi avons la même arrière-grand-mère. Nos grands-mères étaient sœurs, son père et ma mère cousins. La vie nous a mis en présence l’une de l’autre il y a quelques années. Et nous sommes l’une comme l’autre fières d’être petites-cousines.

Elle s’amuse avec les couleurs, je joue avec les mots. Le reste, c’est entre nous. La complicité, les conversations, les racines, le cœur.

Cet après-midi avaient lieu les funérailles d’Henri, son père. Mon beau cousin qui venait prendre des nouvelles de toute la famille à la librairie. Mon cousin aux yeux brillants et vifs. Qui a aimé la vie comme peu, qui a aimé Monique et ses filles d’un amour incomparable.

Je crois que ceux et celles qui sont aimés ainsi reçoivent tellement que ça leur donne plein d’amour à partager. Louise est comme ça. Elle donne sans compter, son temps, son énergie, sa fougue, son amour. Elle a eu beaucoup, elle donne beaucoup.

Est-ce cela, en dehors de nos affinités pour les arts, qui nous lie? Le fait que nous ayons toutes deux été beaucoup aimées par nos parents pour qui leurs filles étaient tout? C’est possible.

Je sais que ma Loulou est pour moi un cadeau du ciel. Elle n’est pas la seule.
Mais ce soir, c’est à elle que je pense. Elle a perdu, j’en suis certaine, l’homme qui l’a le plus aimée. Et cet homme, je suis heureuse de l’avoir connu. Être passé à côté d’un homme d’une telle bonté serait bien pire que le fait de le perdre.

Au revoir, Henri. Continue d’être une inspiration pour ceux qui ont eu le bonheur d’être des tiens.

21 avril 2006

Pour quelques clés…

Filed under: États d'âme — Lali @ 20:31

clés

J’ai paniqué, j’ai mis l’appart sens dessus dessous pour les trouver, j’ai vidé toutes les poches de vestes et de manteaux, j’ai fouillé dans les endroits les plus inusitées. Elles étaient toujours à la vue. À côté de l’ordi, près du courrier de la veille, sur le comptoir de la cuisine. Mais j’avais une telle peur de les perdre que je me faisais un sang d’encre chaque fois. Surtout à l’époque où sur le trousseau il y avait en même temps les clés de chez moi, de chez mes parents, de chez mon ex, de ma voiture, de sa voiture, de la pharmacie de mes parents, d’une maison d’édition et de la librairie.

Ça aurait été la catastrophe.
Et même quand le trousseau s’est trouvé de plus en plus réduit, restait en moi cette phobie de perdre mes clés.

Aujourd’hui, la crainte a disparu. Si je suis à l’intérieur, c’est qu’elles y sont aussi.
Mon cœur ne bat plus la chamade, si je les cherche un peu. Elles sont là, pas loin.

Voilà un bon point à cette nouvelle vie que j’apprivoise encore. Je panique moins vite pour un rien.

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