Avec C’est quand le bonheur?, Martine Delvaux fait plus que l’éloge de l’amitié, elle en fait une ode, une façon de vivre, un incontournable, une évidence, avec tout ce qu’elle apporte de larmes, d’éclats de rire, de départs, de retrouvailles, de gestes manqués, et surtout de présence. Dans ce premier roman de celle qui a signé Les cascadeurs de l’amour n’ont pas droit au doublage, il est question d’un homme et d’une femme qui sont là l’un pour l’autre depuis vingt ans, n’ayant jamais pensé à franchir la fine frontière qui aurait pu faire d’eux des amants, mais qui aurait sûrement détruit cette source à laquelle ils s’abreuvent, cette amitié indéfectible et à l’épreuve de tout qui est la leur.
À partir de phrases notées au fil des ans, la narratrice parle d’elle, de lui, d’eux, de ce qui a tissé ce lien, de ce qui le rend inaltérable malgré tout ce qui — aussi — les sépare. Avec humour. Avec tendresse. Avec respect. Avec une pudeur discrète et tellement de phrases qu’on voudrait toutes les noter, mais qu’on laisse filer au profit de la suivante. Qui a vécu ou vit encore une telle amitié se reconnaîtra, sourira, s’attendrira, se souviendra. Qui en a rêvé en rêvera encore davantage tant Martine Delvaux la pare des mille feux auxquels elle a droit, parce qu’unique et inaltérable.
Un roman juste et sincère. Et inoubliable.
Une écriture éblouissante.
Titre pour le Défi Premier Roman